Travail à domicile : la majorité des employés souhaite retourner au bureau après la pandémie – mais pas aussi souvent quavant

Communiqué de presse

Travail à domicile : la majorité des employés souhaite retourner au bureau après la pandémie – mais pas aussi souvent qu’avant

Zurich/Genève, le 26 mars 2021

Mi-janvier 2021, le Conseil fédéral a demandé aux Suisses de télétravailler. De nombreuses personnes semblent désormais apprécier travailler à domicile : les employés de bureau en Suisse souhaiteraient, même après la pandémie, travailler en partie (62%), voire totalement (26%) depuis chez eux. C’est le résultat d’une enquête représentative menée mi-février par Deloitte Suisse. L’attitude des jeunes à l’égard du travail à domicile est plus positive que celle des travailleurs plus âgés. Ces derniers sont plus enclins à retourner dans un environnement de travail habituel. Les personnes interrogées estiment qu’elles sont plus productives à la maison qu’au bureau. Une majorité continue de considérer le manque de contact personnel comme étant le plus grand défi. La tendance au développement du travail à domicile devrait avoir des répercussions durables et conséquentes sur l’économie et la société. Les entreprises doivent réfléchir rapidement à la manière dont elles veulent organiser le travail à l’avenir et élaborer des solutions pour permettre aux collaborateurs de travailler de manière flexible tout en garantissant leur compétitivité sur le marché.

Depuis l’apparition de la pandémie il y a un an, le thème du travail à domicile est sur toutes les lèvres. En février 2021, 52% de la population active en Suisse a travaillé entièrement ou partiellement à domicile – durant le confinement il y a un an, ce chiffre était de 50%. Pour 36%, le travail à domicile n’est tout simplement pas possible. C’est ce que montre une enquête représentative menée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte entre le 12 et le 23 février auprès d’environ 2000 personnes résidant en Suisse et en âge de travailler.

Une majorité en faveur d’un modèle combinant le travail à domicile et la présence au bureau

D’après l’enquête réalisée par Deloitte, une grande majorité (88%) des employés de bureau ne veulent plus travailler tous les jours au bureau dans le futur (voir graphique 1). Près des deux tiers (62%) des personnes interrogées souhaitent, même après la pandémie, travailler certains jours de la semaine depuis leur domicile. 26% sont même favorables au maintien complet du télétravail. Néanmoins, 12% des personnes interrogées désirent retourner au bureau à temps complet.

« Les douze derniers mois ont montré que le télétravail fonctionne très bien pour de nombreux employés. Le fait que si peu de personnes souhaitent retourner à temps complet au bureau après la pandémie le confirme clairement », déclare Reto Savoia, CEO de Deloitte Suisse. « Une nette majorité souhaite, pour le travail de demain, une combinaison adéquate de télétravail et de présence au bureau et veut bénéficier des avantages des deux modèles de travail. Les entreprises ne peuvent et ne doivent pas rester sourdes face à cette demande. La tendance au télétravail entraîne également des bouleversements économiques et sociaux majeurs et aura, par exemple, un impact sur les transports publics, le marché immobilier ou les secteurs de la restauration et du commerce de détail. En même temps, des modèles de télétravail flexibles et attrayants ouvrent également de nouvelles opportunités pour les entreprises et leur personnel, que cela soit dans l’extension du rayon de recrutement ou dans la mise en place de nouveaux modèles familiaux. »

Différences entre les générations

En ce qui concerne les préférences individuelles, il existe également des différences entre les générations : parmi les moins de 30 ans, seuls 9% souhaitent retourner à temps complet au bureau, tandis que parmi les plus de 50 ans, ils sont 16% à ne plus vouloir travailler à domicile. A l’autre bout du spectre, la situation est similaire : 31% des jeunes souhaitent travailler à temps complet depuis chez eux, même après la pandémie, contre seulement 22% des plus de 50 ans.

« Les jeunes générations veulent davantage de flexibilité au travail » explique Veronica Melian, Human Capital Leader chez Deloitte Suisse. « Séduire de jeunes talents reste un défi majeur pour de nombreuses entreprises. Il est important que les employeurs comprennent les préférences et les modes de travail de leurs jeunes collaborateurs et les intègrent dans leur entreprise de manière ciblée et productive. Les entreprises doivent communiquer et élaborer de manière ciblée des modèles de lieu de travail flexibles afin d’attirer les jeunes talents du monde entier dont elles ont tant besoin, qui sont géographiquement mobiles et recherchent délibérément un environnement de travail moderne et tourné vers l’avenir. Compte tenu de l’augmentation de la pénurie de compétences, cela représente un enjeu stratégique capital pour de nombreuses entreprises. »

Est-on plus productif en télétravail ?

Près de la moitié des personnes interrogées (47%) estiment être plus productives en travaillant depuis leur domicile qu’avec leurs collègues au bureau. Seules 16% pensent qu’elles travaillent de manière moins productive depuis chez elles, tandis que pour 37%, la productivité est restée la même. La comparaison de ces chiffres avec l’enquête menée par Deloitte durant le confinement de l’année dernière montre une amélioration de la productivité (voir graphique 2).

« Que le sentiment de productivité des collaborateurs ait augmenté par rapport à l’année dernière pourrait être dû en partie au fait que les écoles sont restées ouvertes et que de nombreux parents n’ont plus eu à gérer eux-mêmes la garde de leurs enfants », explique Veronica Melian. « Les collaborateurs ainsi que les entreprises étaient par ailleurs mieux préparés sur le plan technique que lors du premier confinement et plus expérimentés dans l’utilisation des outils numériques. »

Les échanges personnels manquent aux collaborateurs

Le travail à domicile a cependant également son revers de la médaille. Outre les problèmes d’espace (20%) et le manque d’infrastructures (22%), le manque d’échanges personnels représente pour un grand nombre de personnes interrogées (44%) le plus grand défi. « L’échange personnel conscient continue de jouer un rôle important pour beaucoup, y compris pour la culture d’entreprise », déclare Reto Savoia. « On vient au bureau pour échanger, pour créer ensemble des idées – les aspects essentiels de l’innovation nécessitent une interaction personnelle et être sur place est la meilleure manière de les concrétiser. C’est là que les entreprises ont de grandes chances de réunir le besoin de contact personnel avec les clients et les collègues, et l’utilisation ciblée de la numérisation, en une offre globale attrayante répondant au mieux aux besoins des collaborateurs. »

« Les entreprises doivent s’organiser pour l’après-confinement en trouvant un bon compromis entre télétravail et présence au bureau », poursuit M. Savoia. « J’imagine que les employés travaillent consciemment et de manière consciencieuse depuis chez eux. D’un autre côté, lorsqu’il s’agit des aspects collaboratifs et créatifs du travail, un bureau moderne est plus adéquat. Les entreprises doivent créer de nouveaux espaces et des « Collaboration Spaces » en conséquence, encourageant l’inspiration des collaborateurs, stimulant l’échange d’idées et contribuant au développement de nouvelles stratégies. »

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