Etude

Les services financiers numériques

Arme de lutte contre la progression du Covid-19 et pour la résilience des économies africaines

Les échanges économiques, vecteur de transmission du Covid-19 ?

Payer ses fruits et légumes, payer sa facture d’électricité ou les frais de scolarités ou apporter une aide financière à un proche, tous ces échanges, comme la majorité des échanges économiques réalisés en Afrique, passe par la monnaie fiduciaire.

Ces échanges s’accompagnent d’une proximité physique des personnes qui représente une occasion de diffusion du Covid-19. Il n’est pas rare de voir dans plusieurs pays africains de longues files d’attente pour le paiement des factures d’eau ou d’électricité.

La lutte contre la propagation du virus doit être accompagnée de mesures visant à réduire la proximité entre les personnes, d’autant que les technologies sont disponibles et efficaces. Le taux de pénétration du téléphone mobile est proche de 100% voire supérieur dans une grande partie des pays africains. La finance numérique est toutefois encore principalement utilisée pour effectuer des transferts d’argent (électroniques), immédiatement suivi d’une retransformation en monnaie fiduciaire (pour réaliser les transactions courantes). La situation de crise actuelle devrait être l’opportunité d’aller plus loin dans l’utilisation de la finance numérique. Payer ses factures, faire ses courses via son mobile, recevoir son salaire peuvent constituer à la fois de véritables armes de lutte contre la progression du Covid-19 et des opportunités de délivrer des points de croissance supplémentaire aux pays africains.

 

Leçon de la Chine : la technologie au service de la lutte contre le Coronavirus

La Chine, premier pays touché par le Covid 19, est un laboratoire vivant des mesures de lutte contre le coronavirus. Mesures de confinement extraordinaires, usage forcé de masques, pulvérisation de désinfectants dans les rues, fermeture d’usines... Le pays a su également mobiliser tous les moyens technologiques pour endiguer la pandémie, à l’instar d’Alibaba et de Tencent qui ont développé un système de QR code avec un code couleur à trois niveaux dans le but de suivre l’état de santé de ses citoyens. La réduction du risque lié à l’utilisation du cash en est une autre illustration. Le gouvernement chinois a demandé le retrait des espèces en circulation pendant 14 jours et leur désinfection voire la destruction d’une partie. Pour maximiser l’impact des mesures, le gouvernement a pu s’appuyer sur l’engouement des Chinois pour le paiement mobile : 621 millions d’utilisateurs (2019) soit plus de 75% des utilisateurs d’internet. Petits vendeurs, échoppes de rues, grandes enseignes internationales en Chine, tous les commerces utilisent le paiement mobile et depuis l’apparition de ce virus, les ventes et les paiements en ligne ont considérablement augmenté en Chine, et Alibaba aurait ajouté 10 nouveaux serveurs pour satisfaire la demande.

Alipay (Alibaba) et WeChat (Tencent) fournissent aux commerçants et aux citoyens des solutions de paiement électronique adaptées à la situation actuelle afin de limiter le risque d’exposition au virus. Avec l’utilisation de ces deux applications, les Chinois peuvent payer d’une manière entièrement automatique via un QR code qui s’affiche sur le système de caisse et limitant ainsi les échanges physiques entre l’acheteur et le vendeur.

Plusieurs autres pays européens et autorités bancaires ont pris des dispositions similaires afin de réduire autant que possible les transferts de cash entre personnes. L’Autorité bancaire européenne a appelé les autorités en charge des services de paiement dans tous les pays de l’Union de limiter autant que possible l’usage des billets ou des pièces, et de faciliter les moyens de paiement sans contact. L’Office central du commerce alimentaire des Pays-Bas a demandé aux clients des supermarchés de ne plus payer en espèces lors du passage en caisse afin d’éviter « autant que possible le contact entre les clients et le personnel ».

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