Perspectives

Nager au lieu de flotter

La transformation numérique dans l’industrie canadienne : préparer le passage à l’industrie 4.0 des entreprises du secteur des produits industriels et de la construction

Malgré les possibilités et les avantages offerts par les technologies de l’industrie 4.0, les dirigeants continuent de les utiliser principalement pour se prémunir de perturbations causées par d’autres technologies, et non pour trouver de nouvelles occasions de perturber leur marché. Qu’est-ce qui les empêche de le faire? Alors que les entreprises évaluent la transition de stratégies défensives vers l’innovation transformatrice, elles risquent d’être confrontées à un éventail de difficultés.

Notre dernier rapport invite les organisations canadiennes à surmonter ces difficultés et à imaginer quelle sera leur situation dans cinq ou six ans. Cette vision à long terme sera cruciale pour leur réussite et les aidera à tirer parti de l’industrie 4.0.

(en anglais seulement)

Si vous avez besoin d’information sur ce sujet en français, veuillez communiquer avec nous, et nous nous ferons un plaisir de vous aider.

Télécharger le rapport via global site

La transformation numérique dans l’industrie canadienne : préparer le passage à l’industrie 4.0 des entreprises du secteur des produits industriels et de la construction


Un récent rapport de Deloitte, intitulé Nager au lieu de flotter, ( Swim, not just float: Driving innovation and new business models through Industry 4.0), explore les avantages que les organisations peuvent tirer de l’industrie 4.0, c’est à dire l’optimisation de leurs processus, l’établissement de nouvelles stratégies et, en fin de compte, la promotion de l’innovation. La première étape à franchir pour les organisations canadiennes qui souhaitent exploiter le potentiel perturbateur des technologies de l’industrie 4.0 – en particulier celles du secteur des produits industriels et de la construction (PI&C) – consiste à comprendre que l’adoption de ces nouvelles technologies ne sonne pas le glas des modèles d’affaires existants, et qu’une base solide est essentielle à la réussite de toute transformation numérique.

Un sondage préliminaire mené en prévision de la rédaction du rapport a révélé que l’adoption des technologies et des principes de l’industrie 4.0 était loin d’être répandue : moins de la moitié des chefs de la direction de tous les secteurs d’activité à l’échelle mondiale ont indiqué qu’ils avaient investi dans des éléments de l’industrie 4.0 et qu’ils donnaient priorité à la mise au point de produits et de services innovateurs, générateurs de nouveaux flux de revenus.

Dans les secteurs de l’énergie, des ressources et des PI&C, les chiffres sont encore plus saisissants : seulement 22 % des chefs de la direction estiment que l’industrie 4.0 constitue un tremplin pour la perturbation de leurs propres marchés, et seulement 37 % la perçoivent comme un catalyseur pour la mise au point de nouveaux produits et de stratégies axées sur l’innovation. Dans ce contexte, les chefs de la direction du secteur PI&C au Canada se trouvent au début d’un parcours bien balisé. Ils ont la possibilité de prendre une longueur d’avance en matière d’innovation et, ce faisant, de saisir les occasions qu’offre l’industrie 4.0 et de donner le rythme au marché mondial.

En quoi l’industrie 4.0 consiste-t-elle?

Pour de nombreux dirigeants, le numérique se résume à leur site web, leurs capacités de commerce électronique ou leur progiciel de gestion intégré. Cependant, la définition de l’industrie 4.0 est beaucoup plus vaste : celle-ci s’étend également à la connectivité numérique en contexte de travail physique dans les entreprises, les réseaux et les écosystèmes numériques. Les données recueillies à l’aide de la connectivité éclairent l’acte physique de faire des affaires en interagissant, en produisant, en distribuant et en exécutant dans un cycle continu appelé boucle physique-numérique-physique (PDP). Les technologies de l’industrie 4.0 allient l’information numérique provenant de nombreuses sources physiques et numériques différentes, soit l’Internet des objets, l’analytique, la fabrication additive, la robotique, le calcul de haute performance, l’intelligence artificielle et les technologies cognitives, les matériaux avancés et la réalité augmentée.

Pendant tout le cycle, l’accès en temps réel aux données et aux renseignements est assuré par un flux continu et cyclique d’informations et les interactions entre le monde physique et le monde numérique. De nombreuses organisations ont déjà mis en place des portions de la boucle PDP, c’est-à-dire les processus physiques-numériques et numériques-numériques. Toutefois, c’est le saut du numérique au physique – des technologies numériques connectées à l’action dans le monde physique – qui constitue l’essence de l’industrie 4.0.

Avec la transformation numérique, on parle beaucoup de la manière dont le numérique mène à la création de chaînes d’approvisionnement intégrées et procure aux entreprises une meilleure visibilité sur ce qui se passe entre leurs fournisseurs et leurs propres opérations. Tel est le but : exercer un meilleur contrôle sur votre chaîne d’approvisionnement. Or, même certaines grandes entreprises ne disposent pas d’une visibilité interne complète sur les interactions entre leurs usines, leurs machines et leurs systèmes de distribution. En leur permettant de mieux voir les rouages des chaînes d’approvisionnement internes, l’industrie 4.0 peut contribuer à réduire les niveaux des stocks, à rationaliser les opérations et à abaisser les coûts.

Les entreprises de fabrication du secteur PI&C peuvent en apprendre plus sur le fonctionnement pratique de l’industrie 4.0 grâce à l’initiative de l’usine intelligente de Deloitte, un environnement dans lequel nous collaborons avec des fournisseurs de technologie pour aider les entreprises à mieux comprendre les technologies comme les jumeaux numériques et les réseaux d’approvisionnement numériques. Les entreprises peuvent ainsi avoir une meilleure idée de l’utilité de l’industrie 4.0 pour la conduite de leurs activités.

Les premiers pas vers la transformation numérique

La première étape de la transformation numérique pour les organisations du secteur PI&C consiste à mettre l’accent sur les activités liées à l’exploitation. En premier lieu, elles détermineront les secteurs dans lesquels la technologie peut être optimisée pour stimuler la création de nouvelles données et informations; il peut s’agir de l’entretien prévisionnel, de l’efficacité du matériel ou de l’ordonnancement. Les entreprises réfléchiront ensuite à la manière dont ces données pourraient accroître leur compréhension de l’organisation à l’interne et dans l’ensemble du réseau. Elles repéreront des possibilités d’établir des connexions dans toute la chaîne de valeur de l’organisation, par exemple en définissant une feuille de route transformationnelle, en intégrant des systèmes de TI centraux et en rendant possible une chaîne d’approvisionnement numérique complète.

Une fois que cette base a été constituée, les organisations peuvent utiliser des données et des informations pour permettre l’exécution d’activités stratégiques qui rendent les procédés plus intelligents. Les dirigeants peuvent faire un suivi des nouvelles technologies et investir dans des actifs numériques qui permettent l’établissement de connexions plus rapides et plus efficaces. Celles-ci génèrent des flux plus importants de données et d’informations qui peuvent être analysées pour repérer de nouvelles possibilités de croissance, de souplesse et d’agilité. Étant plus agiles, les organisations peuvent innover plus rapidement et plus efficacement lorsqu’elles repèrent de nouvelles occasions. D’autres activités stratégiques sont possibles, par exemple la capacité de s’adapter lorsque les exigences du marché changent et lors de l’élargissement de la collaboration avec des partenaires.

Pour exercer un leadership efficace dans la transformation numérique, les dirigeants doivent accorder la priorité non seulement à l’innovation, mais aussi aux processus qui contribuent à la fourniture des produits et à la prestation des services. Une étude de Deloitte montre qu’en optimisant les deux approches – stratégique et opérationnelle –, les dirigeants seront en mesure de faire croître non seulement les revenus (dans une proportion pouvant atteindre 22 %), mais également les bénéfices avant intérêts et impôts (dans une proportion pouvant aller jusqu’à 19 %).

Commencer à petite échelle, mais voir grand

Il est préférable d’entreprendre votre transformation numérique à petite échelle, en privilégiant les secteurs qui présentent des aspects réellement problématiques. Il se pourrait qu’en cours de route, vous découvriez de nouvelles pistes vers l’innovation. Les principes de l’industrie 4.0 ne visent pas juste à améliorer l’exploitation et à renforcer la compétitivité. La possibilité de mettre au point des produits et des services nouveaux et meilleurs, qui répondent mieux aux besoins de vos clients, revêt aussi une importance primordiale.

Aux premières étapes de la transformation numérique d’une entreprise, un autre piège à éviter consiste à juger les résultats précocement. Les premières étapes d’une transformation numérique inspirée de l’industrie 4.0 ne sont peut-être pas rentables, mais elles sont indispensables. Une autre étape ne peut être esquivée : les organisations canadiennes du secteur PI&C doivent continuer de faire confiance au processus enclenché une fois les premières étapes franchies, en imaginant où la transformation pourrait les mener dans cinq ou six ans. Cette vision à long terme est cruciale pour leur succès.

S’élever : le moment est venu de nager

Les événements des derniers mois et l’incidence continue, à long terme, de la COVID-19 font ressortir à quel point il est essentiel que les entreprises adoptent la mentalité de l’industrie 4.0. La dépendance de certaines entreprises à la main-d’œuvre et aux processus manuels est restée sous le radar trop longtemps. Il devient évident que les projets d’automatisation ne peuvent être différés plus longtemps. De plus, le remplacement d’emplois désuets par de nouveaux systèmes innovateurs procurera à de nombreuses entreprises une base plus solide lorsque d’autres crises surviendront.

Les organisations canadiennes devraient évaluer non seulement les possibilités offertes par les technologies de l’industrie 4.0 pour se prémunir contre des perturbations externes, mais aussi les moyens par lesquels elles peuvent utiliser l’innovation pour perturber leurs marchés. Si vous songez aux moyens à prendre pour amorcer la transformation de votre entreprise, sachez que le gouvernement canadien met à votre disposition des programmes d’encouragement. Des sources de financement assorties de conditions souples sont proposées aux entreprises désireuses d’amorcer une transformation propulsée par l’industrie 4.0.

Des organisations du monde entier passent à un environnement numérique fondé sur l’industrie 4.0 et il est impératif que les entreprises canadiennes leur emboîtent le pas. Apprenez-en plus sur la manière dont la transformation numérique peut aider votre entreprise à prospérer même dans les périodes difficiles.

Avez-vous trouvé ceci utile?