Perspectives pour 2020 en ce qui a trait aux services bancaires et aux marchés financiers

Tout indique qu’une nouvelle vague de perturbations, plus énergiques et généralisées que celles que nous avons connues ces dernières années, se concrétisera au cours de la prochaine décennie. Bien que les fondements de ces perturbations, que celles-ci soient de nature technologique, économique, géopolitique, démographique ou environnementale, demeurent inchangés, le seul fait que ces facteurs convergent devrait entraîner des changements sans précédent dans la société et l’économie en général, et, conséquemment, au sein du secteur bancaire.

La technologie devrait continuer d’occuper une position de tête parmi les facteurs de perturbation. La fusion de technologies actuelles telles que l’apprentissage machine et la chaîne de blocs, ainsi que les technologies émergentes, comme l’informatique quantique, pourraient non seulement créer de nouvelles occasions, d’une envergure jamais vue à ce jour, mais aussi engendrer de nouveaux risques. De plus, la technologie changera de manière radicale le travail tel que nous le connaissons, ceux qui l’exécutent et les lieux mêmes où le travail est accompli.

Les effets combinés des perturbations technologiques, des changements profonds à la nature du travail, des changements démographiques et climatiques et d’une possible « japonisation », ou longue déflation, pourraient avoir de graves conséquences pour le secteur bancaire. Un scénario de faible croissance pourrait se traduire par une réduction draconienne de la capacité bancaire, le nombre de banques capables de recouvrer leur coût des fonds propres étant susceptible de diminuer. Les institutions qui manquent d’envergure ou de compétences distinctives seront, pour la plupart, mises à l’épreuve.

Ces forces pourront aussi apporter des changements à la façon d’offrir des services bancaires. Ces derniers devraient devenir plus ouverts, transparents, en temps réel, intelligents, personnalisés, sécurisés, harmonieux, et profondément intégrés à la vie des consommateurs et aux activités des clients institutionnels. Et, outre l’évolution des services bancaires, la raison d’être même des banques pourrait changer. En effet, les banques chercheront vraisemblablement à répondre au bien du plus grand nombre en se plaçant à l’avant-garde lorsque viendra le temps de s’attaquer à d’importants enjeux socioéconomiques, tels que les changements climatiques ou l’équité sur le plan social.

Cependant, ces perturbations offrent des possibilités illimitées. À l’aube de la prochaine décennie, les dirigeants des banques devraient revoir leurs aspirations en mettant l’accent sur cette nouvelle réalité et renforcer la base de leurs institutions. Ne laissez pas l’obsession du court terme vous éloigner de la nécessité d’élaborer une vision élargie et audacieuse. Plutôt que d’éviter le changement, les dirigeants devraient envisager la meilleure façon de surfer sur cette vague de perturbations.