Points de vue

Chefs de l’information : quel héritage créez-vous?

Démarquez-vous.

Par Dejan Slokar

La plupart des chefs de l’information avec qui je travaille sont généralement davantage intéressés par ce qu’ils ont à faire aujourd’hui que par la planification consciencieuse de ce qu’ils laisseront en héritage. Toutefois, ils voudront peut-être prendre note de ceci : comme bon nombre des activités des entreprises sont de nos jours axées sur les technologies, les chefs de l’information pourraient commencer à se voir confier des postes de haute direction. Il est donc dans l’intérêt des chefs de l’information – et de ceux qui aspirent à occuper ce poste – de commencer à penser de manière stratégique à façonner un héritage dans leur poste actuel et à se placer en position favorable pour jouer un rôle encore plus important.

Dans son Sondage mondial auprès des chefs de l’information 2015, Deloitte voulait déterminer comment les leaders principaux des technologies de partout dans le monde percevaient leur rôle. Plus précisément, le Cabinet voulait savoir comment ils créent actuellement de la valeur et comment ils situent le rôle du chef de l’information ainsi que les équipes, les processus et les technologies connexes dont leur entreprise aura sans doute besoin dans l’avenir. Un peu plus de 1 000 leaders des TI ont répondu au sondage, 62 répondants travaillant pour des entreprises canadiennes.

Deux aspects de ce rapport m’ont interpellé.

D’abord, bon nombre de chefs de l’information sont d’avis qu’ils ont la possibilité de croître, soit en perfectionnant leurs propres compétences, soit en repositionnant leur rôle pour créer davantage de valeur au sein de l’entreprise. Par exemple, seulement 9 % des répondants pensent posséder toutes les compétences en leadership dont ils ont besoin, et la majorité des répondants pensent que le chef de l’information serait plus efficace s’il relevait directement du chef de la direction. Fait intéressant, ce sentiment était plus présent au Canada qu’ailleurs : 68 % des chefs de l’information canadiens étaient d’avis qu’ils devraient relever du chef de la direction, comparativement à 51 % des répondants à l’échelle mondiale.

Ces résultats montrent que du travail reste encore à faire pour libérer le plein potentiel des chefs de l’information et mieux saisir les occasions qui permettront à ces leaders de bâtir un héritage. Cela peut s’avérer encore plus juste au Canada où leur mandat semble plus long que dans les autres pays. Les chefs de l’information canadiens auraient donc plus de temps que leurs pairs pour créer un héritage vaste et riche.

L’autre élément qui ressort du rapport est la répartition des chefs de l’information dans trois catégories en fonction de la valeur qu’ils créent actuellement et de la manière dont ils se préparent pour l’avenir. Ci-après les trois types de chefs de l’information.

  • Opérateurs de confiance : ils créent de la valeur en assurant un bon rendement opérationnel, notamment en mettant l’accent sur les coûts, l’efficacité opérationnelle et la fiabilité du rendement (42 % des répondants font partie de ce groupe).
  • Instigateurs du changement : ils misent sur l’innovation au sein de l’entreprise grâce aux technologies et sur la valeur pour la clientèle (22 % des répondants).
  • Cocréateurs d’entreprise : ils sont responsables de la stratégie d’entreprise et misent sur le changement pour assurer une exécution efficace (35 % des répondants).

Il n’y a pas de bon ou de mauvais type de chef de l’information ni d’héritage à laisser. En fait, le chef de l’information devrait être du type dont l’entreprise a besoin à un moment donné pour lui permettre d’atteindre ses objectifs d’affaires. Rien n’empêche un leader de passer d’un type à un autre à mesure que les besoins de l’entreprise évoluent. Il pourrait d’abord agir à titre d’opérateur de confiance, puis devenir un cocréateur d’entreprise pour faire progresser la société.

Plus les chefs de l’information sont flexibles, plus leur mandat peut être long. Ceux qui cherchent délibérément à prendre la position qu’il faut pour l’entreprise ont aussi tendance à s’entourer des bonnes personnes au sein des bonnes équipes pour les mener vers la réussite.

Créer une feuille de route

Que vous négligiez légèrement votre héritage ou suiviez attentivement un plan, le moment serait bien choisi pour réfléchir à l’incidence que vous souhaitez avoir sur l’entreprise. Voici quelques points que vous pourriez considérer :

  • Quel type de chef de l’information êtes-vous actuellement, un opérateur de confiance, un instigateur du changement ou un cocréateur d’entreprise? Êtes-vous satisfait de ce rôle ou souhaitez-vous évoluer vers un autre type?
  • Travaillez-vous pour la bonne entreprise en fonction de vos compétences et de vos aspirations? Les possibilités de croissance sont-elles bonnes, tant pour vous que pour l’entreprise?
  • Comment votre rôle convient-il à l’entreprise actuellement? Sur quoi votre rôle devrait-il miser au cours des trois à cinq prochaines années pour correspondre à la stratégie de l’entreprise?
  • Si on vous fait une place permanente à la table de direction, ou si on l’a déjà fait, continuerez-vous à la mériter, notamment en perfectionnant vos compétences en leadership?

Élaborez une feuille de route des étapes à franchir pour parvenir à vos fins qui comprendra des objectifs clairs pour vous et votre équipe s’harmonisant avec les priorités d’affaires actuelles et futures de l’entreprise. Rédigez votre plan en définissant essentiellement les principaux objectifs pour la première, la troisième et la cinquième année, par exemple.

Au bout du compte, la majorité des gens souhaitent s’être démarqués, que ce soit par la transformation d’un système informatique désuet en une centrale de technologies de pointe ou par l’intégration du chef de l’information dans l’équipe de direction. Par conséquent, la question que cela soulève est fort simple : comment voulez-vous que les entreprises pour lesquelles vous avez travaillé se souviennent de vous?

Consultez le Sondage mondial des chefs de l’information 2015 de Deloitte (disponible en anglais seulement) pour une étude plus approfondie de la création d’un héritage.

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