Communiqué de presse

Alimentation durable : les Suisses demandent plus de choix ainsi que des déclarations claires et standardisées

Zurich/Genève, le 25 août 2021

L’alimentation durable est importante pour les Suisses, et selon une enquête de Deloitte, une grande majorité souhaiterait une offre de produits plus large. Outre les producteurs de denrées alimentaires, les personnes interrogées se considèrent comme responsables et souhaitent se nourrir plus durablement en particulier pour le bien de l’environnement. Les 1'500 consommateurs et consommatrices interrogés aimeraient être mieux informés sur l’impact de leur alimentation sur l’environnement et regrettent l’absence de déclarations uniformes et compréhensibles. Les résultats de cette enquête mettent en lumière des opportunités pour les entreprises du secteur agroalimentaire.

L’alimentation durable occupe une place très importante en Suisse. Selon l’étude « Alimentation durable : ce que les consommateurs suisses attendent des entreprises et de l’État », 30% des personnes interrogées ont indiqué que les questions de développement durable ont un impact majeur sur leurs habitudes alimentaires, soit près du double par rapport à l’UE. L’étude du cabinet de conseil Deloitte montre également que les aspects écologiques sont loin devant les aspects sociaux et économiques. En matière d’alimentation durable, on se préoccupe donc davantage d’une faible pollution de l’environnement (57%) que d’un revenu vital (30%) ou de sa santé (24%).

Si l’on regarde les 28% que représentent les aliments dans la pollution de l’environnement liée à la consommation, le potentiel d’amélioration élevé saute aux yeux : « Les aliments consomment beaucoup d’énergie et de ressources, de la production agricole à la transformation industrielle et à l’emballage en passant par le transport et la consommation jusqu’à l’élimination. Notre étude le montre : les consommateurs de Suisse ont compris qu’il existe dans l’alimentation un levier important pour réduire rapidement la pollution de l’environnement et sans investissements lourds », explique Marcel Meyer, responsable du développement durable chez Deloitte.

La production et la consommation considérées premières responsables

Le secteur agroalimentaire est désigné comme responsable principal en matière d’alimentation et de nutrition durables (39%). Non loin derrière, figurent les consommateurs avec 31%, c’est-à-dire les participants à l’enquête eux-mêmes. Le commerce de détail et de gros (16%) et l’État (12%) ont en revanche une responsabilité bien moindre selon les estimations des participants à l’enquête (graphique 1).

Outre les prix élevés (52%), c’est avant tout un manque d’informations qui empêche les consommateurs de se nourrir plus durablement : il faudrait d’une part plus d’informations sur la nutrition durable (32%) et d’autre part, un étiquetage des denrées alimentaires précisant leur développement durable (30%). « Le secteur devrait rapidement mettre en place un système d’informations cohérentes et faciles à comprendre en matière de développement durable, présent sur les étiquettes des aliments afin de stimuler les ventes de produits durables. Les clients ne doivent être ni maternés, ni perdus, mais les informations doivent être fournies sur la base de connaissances scientifiques solides, indépendantes, transparentes et être diffusées le plus largement possible », explique Marcel Meyer. 

Un grand potentiel du côté du gaspillage alimentaire

Un autre défi majeur dans les ménages privés est le gaspillage alimentaire : en Suisse, chaque habitant génère près de deux kilogrammes de déchets alimentaires par semaine. Dans l’enquête Deloitte, les consommateurs sont très autocritiques et se voient eux-mêmes comme les responsables principaux du gaspillage alimentaire (graphique 2). Ils oublient des aliments dans le réfrigérateur et dans les placards (23%), achètent trop de nourriture (19%) ou laissent les restes s’abimer (18%) au lieu de les consommer. Cependant, les participants au sondage sont optimistes : 44% d’entre eux estiment qu’il est probable que des progrès majeurs soient réalisés en matière de gaspillage alimentaire en Suisse d’ici 2030.

« Les applications pour smartphones peuvent aider les consommateurs à acheter la bonne quantité d’aliments et à gérer leurs provisions. Les applications numériques aident également les restaurants et les vendeurs de plats à emporter à écouler des repas à prix réduits avant qu’ils ne s’avarient. Les technologies numériques présentent de manière générale un gros potentiel dans l’agriculture et la production alimentaire : par exemple, la démocratisation des smartphones ou des drones à travers le monde permet aux exploitations agricoles de profiter d’un accès facilité à des informations météorologiques pertinentes ou à de nouveaux marchés et les aide à réduire leurs coûts », explique Karine Szegedi, associée et responsable de l’industrie des biens de consommation chez Deloitte.

Une offre plus large et des prix plus bas

Selon l’enquête Deloitte, près des deux tiers (64%) des Suisses souhaiteraient une offre plus complète d’aliments de sources durables dans le commerce de détail. « Les fabricants et les détaillants devraient essayer de tirer parti de la forte demande en produits durables en développant la productivité et les innovations, mais aussi en réduisant les prix de manière ciblée, afin de répondre aux besoins d’une offre plus étendue », précise Karine Szegedi.

« Une alimentation durable est également possible sans surcoût majeur. Beaucoup de gens ne sont pas conscients de cela, même si selon notre enquête une majorité souhaiterait se nourrir de manière plus durable », explique Karine Szegedi. 45% des personnes interrogées seraient prêtes à remplacer la viande par des alternatives végétales sans OGM telles que des haricots, des lentilles ou des champignons. La valeur nutritionnelle de ces protéines végétales ne diffère guère de celle la viande, ce qui permet ainsi aux consommateurs d’économiser de l’argent et de protéger la planète. « Afin de réduire efficacement l’empreinte écologique à long terme, la Suisse doit se concentrer davantage sur la production alimentaire végétale et s’ouvrir aux substituts de viande issus de laboratoire ou à base d’insectes », déclare Karine Szegedi.

À propos de l’étude

L’étude « Alimentation durable : ce que les consommateurs suisses attendent des entreprises et de l’État » repose sur deux sondages en ligne réalisés auprès d’env. 1’500 personnes résidant en Suisse. Les deux enquêtes ont été réalisées de fin avril à début mai et sont représentatives en termes d’âge, de sexe et de région. Certaines questions sont basées sur l’étude « One bite at a time : Consumers and the transition to sustainable food » du Bureau Européen des Unions de Consommateurs, afin que les données suisses puissent être comparées à celles de l’UE. De plus, des entretiens personnels ont été menés avec des experts des entreprises et organisations suivantes : Bio Suisse, Emmi, Haco Group, Mirai Foods, ORIOR, Too Good To Go Suisse.

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