Quelle est la capacité de résistance de la Suisse à la crise du secteur clé des semi-conducteurs et micropuces ?

La disponibilité des ressources critiques et électroniques a déjà été identifiée, dans le Baromètre de la résilience Deloitte 2022, comme un domaine essentiel pour la capacité de résistance aux crises de l’économie suisse. Les composants électroniques (en particulier les semi-conducteurs ou les micro-puces) sont largement utilisés dans différents secteurs et sont devenus, avec la numérisation, un secteur économique d’importance systémique en Suisse également. Dans le cadre d’une analyse approfondie, nous avons évalué l’exposition de la Suisse aux risques et développé, en collaboration avec des experts, des recommandations d’action afin de rendre le secteur clé des semi-conducteurs/micropuces en Suisse plus résistant aux crises à l’avenir.

Ces dernières années, la disponibilité des semi-conducteurs et micropuces a été fortement influencée par la pandémie de COVID-19 et les tensions géopolitiques. Il s’en est suivi, d’une part, des difficultés de livraison face à une demande croissante et, d’autre part, des goulets d’étranglement simultanés dans la production. Dans ce contexte, il est judicieux d’évaluer l’exposition potentielle de l’économie suisse aux risques liés à la disponibilité des semi-conducteurs et micropuces en fonction des différents scénarios de risque, notamment nouvelles pandémies, événements météorologiques extrêmes et tensions géopolitiques. Les principaux pays d’origine des importations suisses de semi-conducteurs discrets et de circuits intégrés ont été évalués en fonction de leur exposition aux risques dans certaines dimensions et globalement, sur une échelle allant de « très faible » à « très élevé ».

Dans l’ensemble, on constate notamment un risque global « élevé » pour les importants pays d’origine que sont la Chine, la Malaisie, la Thaïlande, les Philippines, Hong Kong et le Vietnam. L’exposition potentielle de l’économie suisse aux risques peut donc être considérée comme assez élevée puisque ces pays étaient à l’origine de 38% de toutes les importations suisses de semi-conducteurs discrets et de circuits intégrés pour la période 2018-2022. En revanche, les importations en provenance de pays d’origine dont le risque global est « très faible » ou « faible » ne représentent que 32% des importations sur la même période.

Cette figure montre la nécessité pour les entreprises, l’industrie et les autorités de concevoir des mesures de résilience plus ciblées dans le secteur clé des semi-conducteurs et micropuces en Suisse afin de le rendre plus résistant aux crises. Dans le cadre d’entretiens avec des experts du secteur, nous avons élaboré des recommandations d’action détaillées sur la manière d’améliorer la résilience de ce secteur clé.

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