Points de vue
Pourquoi l’informatique cognitive peut-elle changer la donne en matière de gestion des risques
Une meilleure prise de décision grâce à l’intelligence artificielle
Appliquée à des volumes massifs de données, l’informatique cognitive peut permettre aux entreprises de traiter plus rapidement des informations et de prendre des décisions plus avisées. L’informatique cognitive est également de plus en plus utilisée dans le cadre de la gestion des risques, pour analyser des données souvent ambiguës et incertaines et trouver des indicateurs de risques connus et inconnus. Vous trouverez ci-dessous plus d’informations sur l’informatique cognitive appliquée à la gestion des risques.
En savoir plus
- Améliorez et responsabilisez les décisions commerciales
- Appliquer l’informatique cognitive à la gestion des risques
- Autres opportunités pour l’informatique cognitive
Améliorez et responsabilisez les décisions commerciales
Les entreprises et les administrations publiques utilisent de plus en plus des quantités massives de données, internes et externes, afin de mieux anticiper les risques. Face à cette augmentation du volume de données, l’efficacité des méthodes d’analyse traditionnelles diminue. Les capacités cognitives, dont l’apprentissage automatique, le traitement automatique du langage naturel et de nombreux autres types de technologie cognitive, constituent une version modernisée de l’analyse traditionnelle et sont appliquées à des ensembles de données massifs pour trouver des indicateurs de risques connus et inconnus.
Qu’est-ce qui explique le succès de l’informatique cognitive? Les ordinateurs ont toujours été capables d’effectuer des calculs mécaniques plus rapidement que l’homme. Mais ce qui distingue l’informatique cognitive, c’est aussi sa capacité à apprendre. Les ordinateurs n’ont pas toujours excellé dans ce que les humains décriraient comme les zones grises de la réflexion et du raisonnement, mais la donne est en train de changer.
L’informatique cognitive est particulièrement performante lorsqu’il s’agit de traiter et d’évaluer des données non structurées, des informations qui ne rentrent pas parfaitement dans des lignes et des colonnes structurées. Les technologies cognitives, comme le traitement du langage naturel, l’informatique sémantique et la reconnaissance de l’écriture manuscrite et de l’image, utilisent des algorithmes avancés pour analyser des données non structurées afin d’extraire des idées et des opinions. Sachant qu’une étude réalisée en 2015 par International Data Group estime qu’environ 90 % des données générées aujourd’hui ne sont pas structurées, l'utilisation de l’informatique cognitive peut donner une longueur d'avance aux entreprises.
C’est là que l’informatique cognitive et la gestion des risques convergent. L’informatique cognitive peut aider les entreprises à détecter et à évaluer les nouveaux risques stratégiques - des menaces susceptibles de nuire à tout ce qui a de l’importance aux yeux des dirigeants - avant que les risques ne puissent causer des dégâts importants ou qu’ils n’entraînent une augmentation des coûts ou des investissements. L’informatique cognitive peut également aider les entreprises à identifier les autres tendances émergentes, comprendre le rapport entre le risque et le rendement propre à la création de valeur, et améliorer les décisions de financement et l’affectation des ressources. Les dirigeants qui tirent parti des capacités cognitives peuvent bénéficier d'un avantage concurrentiel et utiliser le risque pour améliorer les performances de leur entreprise.
Appliquer l’informatique cognitive à la gestion des risques
Prenons l’exemple de la détection des fraudes. Pour détecter les cas de fraude, on avait l’habitude d’utiliser des ordinateurs pour analyser les données structurées d’une entreprise par rapport à des ensembles de règles. Par exemple, les spécialistes de la fraude peuvent établir un seuil de 10 000 USD pour les virements, de sorte que toute opération portant sur un montant supérieur soit signalée par l’ordinateur et fasse l’objet d’une enquête. Le problème est que ce type d’analyse de données structurées donne souvent lieu à de fausses alertes, ce qui nécessite plusieurs heures de vérification.
Avec l’informatique cognitive, les modèles de détection des fraudes peuvent devenir plus fiables et plus précis. Par exemple, un système cognitif peut signaler une opération susceptible d’être une fraude. Mais si un humain juge que ce n’en est pas une pour telle ou telle raison, l’ordinateur apprend de ces réflexions humaines. La fois suivante, il ne signalera pas une opération similaire. L’ordinateur devient plus intelligent à chaque interaction. C’est une véritable révolution.
Plus les systèmes de détection cognitifs des fraudes apprennent, plus ils sont capables de détecter des fraudes complexes, un atout qui peut avoir le plus grand impact sur la gestion des risques. En permettant la détection de nouvelles tendances que des humains ne sauront jamais déceler, les technologies cognitives créent de nouveaux schémas à rechercher, un cercle vertueux qui, en théorie, n’a pas de fin, et qui constitue un réel avantage face à l’évolution constante des techniques des fraudeurs.
Autres opportunités pour l’informatique cognitive
Les capacités cognitives ne se limitent pas à la détection des risques. Sur une échelle plus grande, elles permettent aux entreprises d’augmenter rapidement l’intelligence humaine et aux humains d'effectuer des tâches plus efficacement. Par exemple, en analysant les tendances du Big Data, les petits volumes de données et les «dark data», les technologies cognitives peuvent détecter le comportement humain et suggérer des solutions pour la personnalisation de masse des produits et des services. Les entreprises de l’industrie automobile, du transport aérien, de la santé, du commerce de détail, de la gestion de patrimoine et même du secteur juridique sont les premières à avoir été séduites par ces technologies.
Les analystes estiment que le marché des solutions cognitives pèsera plus de 60 millions de dollars d’ici 2025, contre un milliard de dollars de fonds investis en 2014 et 2015 dans les technologies cognitives par les sociétés de capital-risque, selon l’International Data Corporation.
À ce stade, la technologie cognitive facilite la mise en place de stratégies et estime des probabilités de résultats. L’expertise humaine reste importante. Les humains et les ordinateurs apprennent toutefois à faire des choses ensemble qui n’étaient pas possibles auparavant. Deloitte a investi beaucoup de temps, d’argent et de capital intellectuel dans les capacités analytiques au cours des cinq dernières années. Les avancées que nous obtenons peuvent aider nos clients à introduire les capacités cognitives dans leurs processus de planification stratégique et d’exécution tactique, à mieux aligner les activités de gestion des risques avec les priorités de la direction, et à détecter les nouveaux risques avant qu’ils ne nuisent aux résultats à court et long terme de l’entreprise. Et nous n’en sommes qu’au début.
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