Etude
Des Français fiers du système de soin mais des améliorations attendues
S’ils sont conscients des enjeux à relever, 79% sont fiers du système de santé notamment pour la qualité, la sécurité des soins et la pédagogie du personnel soignant.
Ils se montrent ouverts aux orientations gouvernementales pour améliorer le parcours de soins. Les grands chantiers de la réforme concernent la qualité et la pertinence des soins, les modes de financement, le développement du numérique, la formation et les ressources humaines, et l’organisation territoriale. C’est d’ailleurs ce dernier point qui est jugé comme prioritaire par les Français, notamment par les ruraux qui souffrent des déserts médicaux. Ils sont ainsi 92 % à adhérer à l’idée d’engager des citoyens dans la définition de la stratégie nationale de santé et 87 % à vouloir s’impliquer personnellement.
Dans l’ensemble, ils critiquent particulièrement les difficultés d’accès aux soins qu’elles soient financières, géographiques ou en termes de délais de prise en charge. Une baisse significative de la satisfaction est constatée : 57% en 2018 contre 70% en 2016.
La prévention, une nécessité mais des freins à lever
Face à un système marqué par sa fragilité financière, la responsabilité individuelle apparaît comme une solution à la portée de chacun pour rester en bonne santé. 61% estiment qu’il faudrait ajuster les remboursements des frais de santé en fonction du mode de vie et des comportements à risque de chacun.
Les Français plébiscitent largement les mesures de prévention (vaccination, alimentation, sport, dépistage...). Mais seul 1 Français sur 4 pratique régulièrement une activité sportive et ils ne sont que 28% à réaliser un dépistage complet (diabète, cancer...). Et seuls 17% des répondants ont déjà utilisé un objet connecté pour les aider à renforcer leur hygiène de vie. En pratique, ils souhaitent à 71% être accompagnés par des personnes de confiance et placent le médecin traitant au centre du dispositif. Près d’un tiers d’entre eux estime que les mutuelles sont également légitimes en matière de prévention.
Malgré cet intérêt pour la prévention, les aspects financiers demeurent un frein important : 1 Français sur 2 serait prêt à payer pour bénéficier des services de prévention personnalisés.
Des perspectives prometteuses malgré une utilisation limitée
L’e-santé reste très bien perçue par l’opinion publique. Les Français considèrent son développement comme un moyen efficace pour améliorer la coordination des professionnels de santé (81%), le suivi des patients (73%), le maintien à domicile (73%) ou la diminution des déplacements des patients (73%). Parmi les technologies préférées, les Français adhèrent largement aux solutions de télémédecine notamment pour le renouvellement d’ordonnance, la simple demande d’information médicale ou pour un second avis médical.
Cependant, les outils existants et accessibles sont peu utilisés, mise à part la consultation d’analyses et la prise de rendez-vous en ligne qui tirent leur épingle du jeu (utilisées à respectivement 38% et 32%). Même si les opportunités de la e-santé sont clairement identifiées, des inquiétudes subsistent. C’est avant tout la peur de la disparition du facteur humain qui prédomine pour 43% des Français. L’autre frein principal à l’adoption étant leur méfiance vis-à-vis de la confidentialité des données (38%).
Les Français demeurent réticents vis-à-vis des start-ups et des GAFA
87% des Français se déclarent prêts à rendre accessibles leurs données de santé personnelles à leur médecin traitant. Et seulement 11% d’entre eux seraient prêts à les communiquer aux start-up de la santé numérique et 6% aux GAFA. Si cette méfiance s’intensifie, ils sont 33% à rester confiants en 2018 (contre 59% en 2016) notamment pour améliorer la rapidité du diagnostic (44%) et simplifier l’accès au système de santé (38%).
Au-delà des doutes liés à l’utilisation des données personnelles, les Français ne sont pas unanimes quant au périmètre de services attendus même s’ils sont 69% dans l’attente d’au moins un service de santé numérique. Parmi ces services, ils recommandent la surveillance à domicile des personnes âgées (37%) et la mise en relation avec des professionnels de santé (36%). Seuls 24% envisageraient de confier la gestion et le stockage de leur dossier médical. Et la prévention pourrait faire partie des missions de ces nouveaux acteurs pour 1 Français sur 5. Enfin, 29% n’attendent d’eux aucun type de services.
Les mutuelles attendues sur la prévention et l’accès aux soins
Le jugement porté par les adhérents sur le niveau de remboursement de leur mutuelle est très variable selon le type de soins ou prestations. Alors que le remboursement des prestations les plus communes est jugé satisfaisant, les complémentaires santé sont avant tout attendues sur le financement du trio optique / dentaire / auditif.
Les lois votées en 2016 semblent avoir modifié les comportements des salariés en matière de complémentaire de santé. 64 % des Français ont constaté une augmentation de leur reste à charge depuis 2016 et 1 sur 5 a d’ailleurs souscrit à une couverture supplémentaire afin d’augmenter le niveau de remboursement de leurs dépenses.
Bien qu’encore peu de Français envisagent de payer un supplément à leur cotisation de mutuelle actuelle pour des services de santé numérique, ils sont près d’un tiers à estimer que les mutuelles sont légitimes pour intervenir en matière de prévention et d’éducation à la santé. Le surcoût potentiel lié à ces services est néanmoins un frein. Parmi les détenteurs d’une complémentaire, 4 cotisants sur 10 préféreraient que ces services numériques soient proposés en option de leur souscription à choisir.