Point de vue

La cartographie des entreprises numériques les plus prometteuses

Représentant une part importante du secteur technologique français et pesant de plus en plus au niveau économique national, les entreprises du numérique ne faiblissent pas. Où se situent-elles ? Quels sont les secteurs les plus porteurs ? Quelles sont les perspectives de croissance ? Tour d'horizon des chiffres clés du secteur en 2015.

«Je peux vous l'affirmer, le numérique a de beaux jours devant lui puisqu'il représente un marché de 50,4 milliards d'euros en France aujourd'hui (1)», avance Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique. En effet, la dynamique de croissance du marché se poursuit, elle devrait même s’intensifier en 2015. Si l'on en croit l’analyse du syndicat professionnel des entreprises du numérique (qui regroupe plus de 1 500 acteurs du secteur), les chiffres de la conjoncture ont de quoi rendre optimiste : la croissance du secteur a été de 0,9% en 2014 et devrait doubler en 2015, avec une prévision de croissance de 1,8%(2).

Cette bonne santé du secteur se traduit notamment par une situation de l’emploi qui est plutôt bonne, selon les indicateurs du Syntec : le marché compte aujourd'hui plus de 365 000 salariés pour plus de 20 000 entreprises numériques. «Plus de 35 000 recrutements(3) devraient être réalisés cette année, contre 34 000 l'an dernier», commente le spécialiste, en soulignant la proportion relativement élevée des jeunes recrues dans le secteur (26,3% des recrutés ont moins de 30 ans) et l’importance des contrats à durée indéterminée (93,7%). «Le secteur sera ainsi le premier recruteur et premier créateur d’emplois net de cadres», précise Guy Mamou-Mani.

Mais où sont localisées ces entreprises numériques créatrices d’emplois ? Plus de 40% d’entre elles se situent en régions. Les zones phares se trouvent principalement à l'Ouest, sur l'axe Nantes/Rennes/Lannion. «Il s'agit d'un axe historique car des laboratoires de France Télécom y ont été installés dès le départ», souligne Guy Mamou-Mani. Suivent les régions de Toulouse avec l'aérospatial, Lille et Caen. «La répartition est ainsi concentrée dans quatre à cinq régions majeures, grâce à la présence des pôles de compétitivité. Chaque région arrive à installer sa spécialité», poursuit le président du Syntec Numérique. Quant à l'Ile-de-France, elle représente 50 à 60% de la répartition des entreprises sur le territoire.

Le secteur numérique est divisé en deux catégories. D'un côté, l’informatique «traditionnelle», de l'autre, ce que l'on nomme les «SMAC» (ndlr : Social, Mobilité, Analytics, Cloud, Sécurité). Guy Mamou-Mani analyse la situation du secteur sans équivoque : «L'informatique traditionnelle, c'est un marché qui stagne, les prix sont tirés vers le bas aujourd'hui, même s'il représente encore 90% du marché. Sur les 10% restants, on trouve un marché qui affiche 20% de croissance. Il s'agit du marché porté par le succès commercial des technologies réunies sous l'acronyme SMAC. Un marché qui représenterait 5,5 milliards d'euros, et on en est qu'au début». Et pour cause, «depuis le début de l'année, il y a une forte reprise économique, le secteur se porte de mieux en mieux», assure Guy Mamou-Mani. Plus performant, le secteur des SMAC est le véritable moteur de croissance : «Tout se passe ici, on est au début de l'ère du Big Data. Il va devenir un élément central des entreprises. Il faut aller vers les SMAC pour entreprendre. Les sociétés de demain seront autour de ces modèles», ajoute le président du Syntec Numérique. En effet, les projets de transformation numérique qui démarrent dans les entreprises devraient porter durablement cette croissance. «Politiques et industriels ont intégré le numérique dans leur discours; tout porte à croire que nous passerons du discours aux actes», insiste le président du Syntec Numérique.

Autre indicateur témoignant de la bonne santé du secteur, la plupart des entreprises technologiques cotées en Bourse sont des entreprises numériques. Selon Guy Mamou-Mani, «des milliers de sociétés sont créées chaque année, mais le pourcentage de celles cotées en Bourse restent néanmoins minimes, puisqu’on en référence que 1 000(4) en France». Son souhait ? «Qu'il y ait de plus en plus d’entreprises comme Criteo dans l’Hexagone et qu’on puisse les garder chez nous». Des perspectives d'avenir qui semblent aller dans ce sens. «On est dans un optimisme ambiant au vu de la prise de conscience du gouvernement sur ces sujets, l'industrie du futur est véritablement en marche», assure Guy Mamou-Mani. «Quand on regarde nos écoles, nos créateurs, nos leaders, la France a toutes les raisons de se développer. La croissance de 2016 sera bel et bien supérieure à celle de 2015», prédit le président du Syntec Numérique.

 

Sources :

(1) Poids estimé des marchés en France du secteur Edition de logiciels, Conseils et services, Conseil en technologies par le Syntec Numérique en 2015.

(2) Chiffres publiés en avril 2015 par le Syntec Numérique, les prochains chiffres seront présentés le 26 novembre prochain.

(3) Chiffres Apec.

(4) Estimation du Syntec Numérique.