Une prise de conscience croissante des perspectives économiques dans les questions environnementales et humaines est ce qui a lancé Carolyn dans son parcours de durabilité. Après avoir terminé sa maîtrise en durabilité environnementale, elle a fondé une entreprise de consultation et s’est ensuite tournée vers les services financiers en réponse à la crise financière mondiale, en remodelant les services d’assurance, la gestion des risques et les négociations sur le Brexit pour une banque d’importance systémique mondiale. Cherchant à améliorer sa capacité à favoriser un changement de comportement proenvironnemental, elle a aussi trouvé le temps d’obtenir une deuxième maîtrise en psychologie sociale.
Fortement axée sur l’intégration transparente des risques climatiques dans la prise de décisions en vue d’un avenir plus résilient, Carolyn dirige des initiatives visant à aligner les organisations sur la ligne directrice B-15 du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), à superviser les évaluations des risques liés aux changements climatiques et à guider une gestion efficace des risques. Son équipe conseille les organisations sur l’évaluation de leur position actuelle, la définition des objectifs futurs et la communication claire et ouverte avec les parties prenantes.
La passion de Carolyn pour la durabilité s’est développée au début de la vingtaine, alors qu’elle étudiait l’économie et le financement d’entreprise à l’Université de Toronto. Une seule phrase d’un professeur a déclenché un changement de paradigme en elle : « Notre système économique capitaliste considère la dégradation de l’environnement et l’exploitation humaine comme des externalités. »
« Je me suis dit : “Que faisons-nous? Ce n’est pas ainsi que les choses devraient être!” »
Intriguée, Carolyn a exploré des éléments négligés en économie, explorant des sujets tels que la comptabilité fondée sur le triple résultat et la responsabilité sociale des entreprises.
Ce réveil l’a conduite à poursuivre une maîtrise en durabilité environnementale à l’Université de Leeds au Royaume-Uni.
« J’ai postulé au programme sans aucune des qualifications requises. Cependant, j’ai fait une déclaration convaincante selon laquelle l’économie ne tenait pas compte de tout cet espace de dégradation de l’environnement, et je voulais acquérir une compréhension plus profonde que je pourrais apporter au monde des affaires. »
Non seulement a-t-elle été acceptée et a-t-elle acquis une compréhension plus approfondie, mais ses recherches l’ont également amenée à rédiger l’exposé de position du gouvernement du Royaume-Uni sur les comportements favorables à l’environnement dans les entreprises1.
Après avoir obtenu sa première maîtrise, Carolyn a dirigé sa propre entreprise axée sur la durabilité environnementale pendant deux ans et demi, en collaborant avec des ONG, des universités et une banque britannique en matière de financement écologique.
« J’ai collaboré avec des ONG pour effectuer une analyse quantitative des répercussions potentielles des risques physiques. Sur le plan de la transition, j’ai examiné comment les municipalités pouvaient encourager le changement de comportement pro-environnemental et j’ai travaillé en étroite collaboration avec la ville de Leeds sur le projet-pilote de transition. En ce qui concerne la banque, j’ai fait la modélisation financière pour de jeunes entreprises de technologie environnementale pour les aider à passer d’un financement de démarrage à un financement mezzanine. »
La crise financière mondiale a marqué un changement dans la carrière de Carolyn.
« Les investissements écologiques ont disparu, les fonds ont commencé à fermer et les possibilités de recherche se sont taries. J’avais besoin d’un boulot! »
Carolyn et son mari profitent de la vue imprenable sur les montagnes.
En mettant de côté son intérêt professionnel pour la durabilité, Carolyn est entrée au sein de l’Autorité des services financiers du Royaume-Uni, explorant les complexités des exigences réglementaires de Solvabilité II afin de remodeler la supervision des assurances en Europe. Elle a ensuite été recrutée par Deloitte et a passé les cinq années suivantes à mettre en œuvre Solvabilité II dans toute l’Europe.
En plus de son poste à temps plein, et de sa détermination persistante à promouvoir la durabilité, Carolyn a poursuivi sa maîtrise en psychologie organisationnelle et sociale à la London School of Economics.
« Je me suis rendu compte qu’il était difficile de susciter un changement de comportement en faveur de l’environnement; nous devions établir un consensus et générer un élan pour encourager l’action. Je peux vous influencer à recycler, mais je ne peux pas vous obliger à le faire. »
Sa deuxième maîtrise en sciences a permis à Carolyn d’approfondir sa compréhension de la dynamique de groupe et des complexités organisationnelles, ce qui a amélioré sa capacité à favoriser un changement de comportement favorable à l’environnement.
Évoluant rapidement dans sa carrière, Carolyn s’est jointe à la HSBC et a été nommée architecte du cadre mondial du projet de transformation des risques opérationnels de l’organisation.
« Nous avons apporté des changements énormes à la gouvernance, aux responsabilités et aux rôles liés aux trois lignes de défense, à l’établissement de l’ordre de priorité des risques, aux outils de gestion des risques, au pointage des problèmes, au pointage des mesures et à d’autres capacités. Le projet couvrait les 16 risques non financiers dans 70 pays et chacun des 4 secteurs d’activité, dans une collaboration avec des parties prenantes de tous les niveaux à l’échelle mondiale. »
À la suite de la sortie de la Grande-Bretagne du marché unique, elle a joué un rôle central dans les négociations de la HSBC dans le cadre du Brexit, qui ont été compliquées par son statut de banque d’importance systémique mondiale (BISM).
« Au cours des deux années et demie suivantes, j’ai négocié la gestion des autorisations des modèles pour les banques commerciales et d’investissement dans tous les pays européens. »
Malgré tout, la détermination de Carolyn à renforcer la durabilité a persisté, puis un autre moment déterminant de sa carrière est arrivé, ce qui l’a incitée, elle et son mari, à revenir au Canada.
« Je me suis rendu compte qu’il était difficile de susciter un changement de comportement en faveur de l’environnement; nous devions établir un consensus et générer un élan pour encourager l’action. Je peux vous influencer à recycler, mais je ne peux pas vous obliger à le faire. »
—Carolyn Murnaghan
« Je me suis jointe à Deloitte Canada pour combiner mes connaissances et mon expérience en gestion des risques avec ma passion pour l’amélioration de la durabilité dans le secteur de l’assurance. »
Dans le cadre de ses fonctions chez Deloitte, Carolyn dirige les efforts visant à aligner les organisations sur la ligne directrice B-15 du BSIF. Toutefois, sa vision va au-delà de la simple conformité en vue de promouvoir une perspective à long terme. Son équipe se consacre à relier les pratiques actuelles aux futures normes ESG et aux objectifs de durabilité, en mettant l’accent sur l’intégration des facteurs climatiques dans les stratégies d’affaires de base. Elle supervise également les évaluations des risques liés aux changements climatiques, aidant les clients à mettre en œuvre des stratégies robustes de gestion des risques.
Bien que les organisations aient souvent une bonne compréhension de leurs plans d’affaires à court et à moyen terme, elles ont souvent du mal à évaluer avec précision et exhaustivité les risques climatiques.
« Une analyse approfondie dans ce domaine peut révéler les domaines potentiels où d’importantes répercussions se feront ressentir. En tenant compte des perspectives d’autres pays, nous aidons les organisations à élaborer des réponses appropriées à ces risques. »
« De nombreuses personnes estiment que l’évaluation des risques climatiques est décourageante, car elle consiste à évaluer l’incidence des risques physiques et de transition sur les bilans et les parties prenantes. Notre rôle consiste à guider les organisations dans l’évaluation de leur position actuelle, puis dans le processus stimulant de définition de leurs objectifs futurs et de leurs capacités souhaitées, d’intégrer les préoccupations climatiques dans la prise de décisions et de communiquer de manière transparente avec les parties prenantes. »
« Une analyse approfondie dans ce domaine peut révéler les domaines potentiels où d’importantes répercussions se feront ressentir. En tenant compte des perspectives d’autres pays, nous aidons les organisations à élaborer des réponses appropriées à ces risques. »
—Carolyn Murnaghan
Comment les organisations doivent-elles gérer les risques climatiques? Par la planification, la préparation et l’adaptation. Le succès dépendra de l’intégration de la souplesse et de la résilience, avant même qu’elles ne soient nécessaires.
« Les décisions concernant les menaces comme la montée du niveau de la mer ou les événements graves doivent être prises à l’avance. Une analyse coûts-avantages complexe est essentielle, en particulier pour les projets d’infrastructure qui nécessitent un financement substantiel. Si votre objectif est de vous préparer aux catastrophes, il est essentiel de commencer à planifier et à agir dès maintenant. »