Nathan a grandi avec une grande appréciation de la nature et des activités de plein air.
« J’ai toujours aimé la randonnée, la voile et le plein air. Ayant grandi dans une pépinière d’arbres en Nouvelle-Écosse, j’ai pu constater la puissance de la nature et le vaste potentiel des ressources renouvelables qui m’entouraient, soit l’énergie éolienne, solaire, marémotrice et hydroélectrique. »
Les principes de durabilité font partie intégrante de l’ADN de Nathan et ont orienté ses études et ses choix de carrière.
« J’ai toujours été pleinement conscient de notre incidence collective sur l’environnement et de l’urgence de lutter contre les changements climatiques. J’ai donc décidé d’étudier en génie mécanique, un domaine qui permettait de faire des changements importants et immédiats. »
« J’ai lu le protocole de Kyoto à l’université et j’ai eu l’occasion d’assister à la COP 11 à Montréal en 2005, qui a vraiment défini la trajectoire de ma carrière. Ce moment a été un réel tournant. Je me suis rendu compte que le monde avait besoin d’une vision beaucoup plus élargie des systèmes énergétiques dans le contexte des changements climatiques. »
Nathan et ses fils partent pour une promenade à vélo en après-midi.
« En ce qui concerne les combustibles fossiles et les changements climatiques, ce n’est pas vraiment un problème d’énergie que nous avons, mais plutôt un problème de carbone. Après la COP 11, j’ai réorienté ma carrière pour me consacrer à la gestion des gaz à effet de serre et des risques climatiques. L’Europe en faisait beaucoup plus que le Canada par rapport aux changements climatiques, alors j’ai déménagé au Royaume-Uni et je me suis joint à l’une des premières sociétés d’échange de droits d’émission de carbone au monde, Ecosecurities. »
Travaillant avec des clients sur six continents dans le cadre des initiatives de décarbonation de la société, Nathan a pu acquérir une perspective mondiale sur la question des changements climatiques.
Après quelques années, Nathan est revenu au Canada pour se joindre au groupe Durabilité et changements climatiques de Deloitte.
« L’Accord de Paris de 2015 a déclenché la conversation mondiale sur les changements climatiques et la transition énergétique. Au début, des entreprises canadiennes nous demandaient de calculer leur empreinte carbone afin de rendre compte des exigences réglementaires. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus qu’une conversation sur les informations à fournir. Il s’agit maintenant d’une discussion sur la transformation : de quels modèles d’affaires et d’exploitation avons-nous besoin? Quels sont nos nouveaux produits et services? Comment pouvons-nous décarboner nos chaînes d’approvisionnement? Et ainsi de suite… »
« En ce qui concerne les combustibles fossiles et les changements climatiques, ce n’est pas vraiment un problème d’énergie que nous avons, mais plutôt un problème de carbone. »
—Nathan Steeghs
Nathan voit des ressemblances entre la façon dont la société lutte contre les changements climatiques et la façon dont elle gère les enjeux progressistes tels que la réconciliation avec les peuples autochtones et la nécessité d’une plus vaste équité, diversité et inclusion dans la main-d’œuvre.
« Nous avons souvent l’impression de faire trois pas en avant, et un pas en arrière, ou un pas en avant, et trois pas en arrière, mais avec le temps, nous avons su prendre la bonne direction. »
Pour bon nombre d’entre nous, la transition énergétique est récemment devenue un sujet de discussion populaire. Cependant, Nathan dit que beaucoup de ses collègues travaillent dans ce domaine depuis plus de 20 ans.
« J’ai toujours eu la chance d’avoir un réseau de collègues d’autres organisations qui consacraient leur carrière à la lutte contre les changements climatiques et à la durabilité. La vague de jeunes talents qui désirent une carrière riche de sens est extrêmement motivante. »
Quand on lui a demandé de recommander un influenceur de la lutte contre les changements climatiques, Nathan admet qu’il en apprend souvent plus de ses clients :
« Comme nous sommes en contact avec un grand nombre de clients de différents secteurs, et des secteurs public et privé, nous voyons souvent les tendances émergentes plusieurs mois avant qu’on en entende parler dans les médias. Mais il faut porter attention pour repérer les signaux. »
Nathan profitant d’une journée en voilier avec sa femme (Vancouver, Colombie-Britannique)
« Les organisations ont besoin de plusieurs composantes et partenariats pour faire avancer la décarbonation et atteindre la carboneutralité. Souvent, nous ne nous attaquons pas à un seul problème de façon isolée, mais nous examinons ses causes profondes et voyons comment nous pouvons établir un lien entre celles-ci et les objectifs élargis d’une organisation cliente. »
« Par exemple, une agence de notation pourrait demander aux clients s’ils ont une cible de réduction de carbone. Avant de s’engager à respecter une cible, les clients doivent tenir compte des répercussions sur leur organisation. Quelle est leur feuille de route? Quels sont les différents leviers disponibles pour la réaliser, y compris les partenariats? »
Il ne s’agit pas d’une simple discussion transactionnelle; l’engagement à respecter une cible de réduction de carbone a des répercussions plus larges et nécessite des conversations stratégiques.
« Ces conversations peuvent toucher la restructuration de l’entreprise et de potentiels dessaisissements d’actifs, fusions et acquisitions ou encore le lancement de nouveaux produits et gammes de services. Les changements climatiques et la durabilité sont des domaines multidimensionnels, interfonctionnels et multidisciplinaires. Notre rôle consiste à réunir les parties et à combiner les exigences interdisciplinaires essentielles pour que les clients soient en mesure de décarboner leur organisation et de gérer la transition énergétique. »
« Aujourd’hui, c’est beaucoup plus qu’une conversation sur les informations à fournir. Il s’agit maintenant d’une discussion sur la transformation : de quels modèles d’affaires et d’exploitation avons-nous besoin? Quels sont nos nouveaux produits et services? Comment pouvons-nous décarboner nos chaînes d’approvisionnement? Et ainsi de suite… »
—Nathan Steeghs
« Nous avons besoin d’une transition juste, qui tient compte des plus vulnérables et des plus durement touchés par celle-ci, si la société veut surmonter les obstacles imprévus, mobiliser le financement et accélérer au rythme et à l’échelle nécessaires. »
Toutefois, Nathan estime que les défis liés à la lutte contre les changements climatiques, y compris les effets socio-économiques et la nécessité pour les travailleurs des secteurs à forte empreinte carbone de se recycler, masquent souvent les avantages plus importants d’une transition vers la carboneutralité.
« Nous devons mieux faire ressortir les avantages à long terme, y compris les occasions d’investissement et d’emploi. »
« Le Canada a un rôle essentiel à jouer en tant que phare mondial pour ce qui est de la façon d’atteindre la carboneutralité. Nous avons les capacités nécessaires : de vastes solutions basées sur la nature, des ressources d’énergie renouvelable, des technologies propres d’ici, des services financiers établis et des connaissances traditionnelles autochtones de gestion durable des ressources. »
« Nous pouvons être le chef de file mondial dans la décarbonation de nos secteurs du pétrole et du gaz, des transports et de la fabrication, non seulement en mettant à l’essai des solutions, mais en démontrant comment ces solutions peuvent être adaptées à grande échelle et contribuer à la croissance économique et à la prospérité du Canada. »