Communiqué de presse
Travailler sur son smartphone: deux tiers des Suisses le font aussi pendant leur temps libre
Zurich/Genève, le 18 janvier 2019
En Suisse, toujours plus de personnes travaillent alors qu’ils ont congé: 68% déclarent travailler sur leur smartphone pendant leur temps libre; 29% même souvent ou très souvent. En même temps, 84% des personnes interrogées utilisent leur appareil à des fins privées pendant leur temps de travail. Actuellement, la communication pour le travail ou dans la vie privée est très fréquente: e-mail, téléphone, messagerie instantanée et calendrier revêtent une grande importance. À l’avenir, le smartphone deviendra un outil de travail encore plus indispensable: les opérations seront gérés sur mobile et les données saisies sur place seront traitées directement et transmises instantanément aux personnes concernées. Le monde du travail devient plus agile, les collaborations plus étroites et l’interconnexion plus présente. Cela vaut aussi bien pour le secteur de l’industrie que ceux des services et de l’éducation.
Le smartphone est en passe de devenir un assistant indispensable du quotidien et du travail: en Suisse, 92% des personnes possèdent un smartphone et 97% l’utilisent au quotidien, y compris pour le travail. Ceci est le résultat d’une enquête menée auprès de plus de 1’000 consommateurs en Suisse et de 54’150 personnes en tout dans 35 pays dans le cadre de l’étude Deloitte Global Mobile Consumer Survey. Le rapport suisse complet est maintenant disponible.
L’analyse des réponses des détenteurs d’un smartphone qui sont professionnellement actifs concernant l’usage professionnel et privé de leurs appareils a permis de distinguer quatre groupes (voir l’illustration). Le plus petit groupe (6%), est constitué des personnes qui utilisent leur smartphone à des fins professionnelles pendant leur temps libre, mais jamais à des fins personnelles pendant leur temps de travail. Le deuxième groupe (10% des sondés) inclut les personnes qui séparent strictement travail et vie privée. Ce groupe est principalement composé de femmes (61%) et de personnes plutôt âgées.
La plupart des sondés ne séparent pas travail et vie privée
Le troisième groupe, notamment celui des personnes qui règlent des affaires personnelles pendant leur temps de travail mais ne travaillent jamais pendant leur temps libre, est presque quatre fois plus important que le premier groupe (23%). Aussi, dans ce groupe les femmes sont davantage représentées. Même si la plupart ne visitent qu’occasionnellement leurs profils sur les réseaux sociaux ou échangent des messages privés pendant leur temps de travail, un tiers le fait souvent ou très souvent. La majorité des personnes actives professionnellement en Suisse (quatrième groupe, 62%) alterne les tâches professionnelles et le privé sur leur téléphone mobile dans les deux sens. Les hommes sont ici majoritaires (58%).
Usage privé et professionnel équivalent
Les applications professionnelles les plus importantes sont les e-mails (48%), le téléphone (44%), le calendrier (36 %) et la messagerie instantanée (35%). Moins de 10% des personnes interrogées utilisent leur smartphone pour gérer des processus administratifs, comme la saisie de frais, la planification des quarts de travail, la saisie du temps de travail ou l’exécution de projets. «L’utilisation accrue des smartphones pour des processus administratifs permet d’augmenter considérablement l’efficacité; les entreprises devraient en tenir compte pour réduire leurs coûts et rester compétitives. De plus, cela permet d’économiser du temps dédié à la paperasse pour les employés», déclare Myriam Denk, Responsable Future of Work chez Deloitte Suisse.
Grâce à une interface utilisateur simple et intuitive sur le smartphone, il est possible d’intégrer et de numériser complètement des étapes de processus qui sont aujourd’hui isolées et compliquées. Par exemple, une coach sportive peut désormais gérer de manière plus simple ses rendez-vous avec les clients ou générer automatiquement des factures, mais aussi mesurer en continu les données vitales de ses clients et leur envoyer leurs progrès individuels par représentation graphique directement après l’entrainement, sans avoir à retourner au bureau.
Projeter des instructions sur la surface de travail
De plus, l’intégration de nouvelles technologies comme la réalité augmentée (RA) sur le smartphone permet également de transformer radicalement la manière de travailler. La RA peut être utilisée dans divers secteurs, notamment dans l’éducation, la médecine ou l’industrie. Un monteur peut, par exemple, projeter des instructions ou des informations directement sur sa surface de travail, et ainsi travailler de manière plus précise et rapide. Pour des tâches de maintenance, des applications numériques mobiles peuvent être utilisées pour faire ressortir les zones d’usure des matériaux ou simplifier des processus de travail complexes.
«Le monde du travail devient plus flexible, collaboratif et connecté. Les nouvelles technologies numériques modifient profondément la relation entre les collaborateurs et leur entreprise, de même que le lieu de travail et les tâches. Les appareils mobiles et leur utilisation flexible et autonome constituent un élément essentiel pour réaliser ce nouveau monde du travail. Mais les entreprises et les collaborateurs ont encore un bout de chemin à parcourir », constate Myriam Denk. En effet, 42% des personnes interrogées dans le cadre de l’étude de Deloitte portant sur l’avenir du lieu de travail déclarent que leur employeur ne leur fournit aucun appareil numérique mobile.
Sécurité et protection des données
L’usage de plus en plus intensif des technologies numériques mobiles va de pair avec les investissements dans la cybersécurité. Les départements et les prestataires de services informatiques doivent être au point avec les nouvelles possibilités mais aussi les potentielles lacunes des systèmes numériques mobiles.
Les bases de données connectées et la transmission d’informations en temps réel entraînent de nouveaux défis: des données erronées peuvent se répandre largement et rapidement, et des personnes non autorisées peuvent accéder à des données et à des systèmes pourtant sécurisés. La protection des données doit ainsi être garantie, en définissant et vérifiant précisément quelles informations des clients sont utilisées, de quelle manière et dans quel but.
Garder la santé à l’esprit
En outre, il faut être conscient des risques individuels que la flexibilisation du travail entraîne pour les collaborateurs. 66% des personnes interrogées déclarent que l’usage privé du smartphone au travail les déconcentre. 19% même souvent ou très souvent. D’autre part, le manque de repos et la disponibilité permanente peuvent avoir une incidence négative sur la santé des collaborateurs. Dans le cadre professionnel, le smartphone doit donc être utilisé de manière consciente et responsable. Pour ce faire, les employeurs doivent sensibiliser les employés et mettre en place des règles si nécessaire.
«De nombreuses entreprises suisses n’ont pas encore profité de la digitalisation pour améliorer leur productivité, comme le montre notre étude sur la capacité d’innovation numérique. Les solutions mobiles permettent de profiter des avantages que la digitalisation offre au monde du travail. En particulier, elles peuvent améliorer la compétitivité et la productivité, et aider à garder les emplois en Suisse», explique Bjørnar Jensen, Associé responsable Consulting chez Deloitte Suisse.
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