Etude

Model Risk Management

Comment rassurer les régulateurs sur le risque de modèle ?

Dans le secteur financier, de nombreux modèles ont été développés pour répondre aux objectifs stratégiques des entreprises, dans les domaines du crédit, de la finance ou du marketing, mais aussi dans le domaine règlementaire. Pourtant, ces modèles peuvent présenter un certain nombre de risques, à la fois pour les entreprises et pour les organismes de surveillance qui les encadrent. Au sein d’un environnement qui encourage largement leur utilisation et dans un contexte de contrôle réglementaire croissant, comment renforcer la confiance des superviseurs dans ces modèles ?

Notre conviction est la suivante : pour être soutenues dans leur utilisation des modèles, les entreprises du secteur financier doivent mettre en place une gestion du risque de modèle (MRM) qui soit satisfaisante à la fois au regard des exigences réglementaires et des préoccupations pratiques des superviseurs, le tout à un coût commercialement viable.

Les entreprises doivent démontrer aux superviseurs que le risque lié au modèle est géré à toutes les étapes du cycle de vie du modèle. Dans l’ensemble, l’attention des superviseurs est susceptible de se porter principalement sur les points suivants : le rôle du conseil d’administration, la validation efficace et indépendante du modèle, et le statut organisationnel du MRM.

Les principaux points d’attention des superviseurs

La gouvernance. Une gouvernance efficace des modèles est attendue, encadrée par le conseil d'administration, le senior management et la fonction de gestion des risques. Cette bonne gouvernance inclut une bonne compréhension des modèles et de leurs limites par le conseil, l’engagement de responsabilités individuelles et une validation indépendante des modèles.
L’organisation interne. La fonction de gestion des risques doit bénéficier d’une influence formelle suffisante, à travers par exemple un rattachement hiérarchique directe au conseil d'administration et des responsabilités clairement attribuées.
Le développement et l’évolution des modèles : ceux-ci doivent être encouragés, en particulier s'il existe des pressions commerciales inappropriées sur les constructeurs de modèles.
L’utilisation de modèles non identifiés, ou à des fins auxquelles ils n'étaient pas destinés.
Les risques systémiques, y compris les approches systématiques ou les erreurs pouvant avoir des effets déstabilisateurs en cas de crise.