Etude

Le futur du CSO 

Le rôle du directeur en chef du développement durable (en anglais, « Chief Sustainability Officer », ou CSO) devrait gagner en importance dans les deux prochaines années. Le mandat du CSO est aujourd’hui plus clair que jamais… tout comme les compétences requises pour le réaliser.

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La figure du CSO émerge comme le « faiseur de sens en chef » d’une organisation. Comprendre et prédire les changements qui doivent advenir dans l’environnement externe du développement durable fait aujourd’hui partie intégrante de sa fonction. Le CSO doit également savoir gérer, influencer et réduire les complexités organisationnelles pour permettre à l’entreprise de remplir ses obligations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) tout en assurant ses gains commerciaux.

Moins de 15% des personnes interrogées indiquent avoir un CSO en place dans leurs organisations respectives, mais près de la moitié ont un responsable du développement durable ou son équivalent, et 12% disposent d’un responsable ESG. Moins d’un quart affirment ne pas avoir de fonction équivalente dans leur organisation.

 

Un CSO… pour quoi faire ?

Notre recherche révèle que trois conditions semblent encourager les organisations à nommer un CSO :


L’environnement externe change plus rapidement que l’intérieur de l’organisation, qui a donc besoin de s’adapter.



L’attention portée aux parties prenantes externes et leurs attentes s’intensifie, et l’organisation n’a pas encore su y répondre avec sa structure et ses cadres de performance et de gouvernance actuels.



L’entreprise reconnaît que les risques ESG sont stratégiques.


Le mandat du CSO

Bien que le détail des mandats des CSO soit aussi varié que les organisations qu’ils servent, notre enquête a identifié trois thèmes centraux dans les responsabilités générales du CSO :


Comprendre l’environnement externe et intégrer cette vision à l’entreprise.



Aider l’organisation à reconfigurer sa stratégie.



Apporter une réflexion visionnaire et aider à aligner les équipes en les impliquant, en les instruisant et en les reliant.


Le ‘O’ dans CSO pourrait tout aussi bien se référer à ‘orchestration’, car une grande partie de notre travail au quotidien consiste à garantir l’alignement entre des équipes et départements disparates pour veiller à ce que nous partagions tous une vision commune et avancions tous vers un même objectif.

 

Les compétences du CSO

Stratégie, influence et sensibilisation sont les trois piliers de la mission des CSO, qui doivent faire comprendre aux collaborateurs de l’entreprise les répercussions des problèmes ESG. Les CSO doivent cultiver leurs réseaux de manière extrêmement judicieuse, et travailler en étroit partenariat avec les différents métiers de l’entreprise. Une bonne connaissance de l’organisation et un ancrage profond dans l’entreprise sont également des attributs essentiels. Comme l’explique un CSO : « il faut savoir comment le produit fonctionne. »

Selon les moments, le CSO pourra avoir besoin d’adopter différents styles de management et endossera tantôt un rôle d’ « agitateur » ou d’« exécutant » pour certains aspects de son travail, tantôt celui de « facilitateur » ou d’« administrateur » pour d’autres. Les CSO qui réussissent savent user habilement de chacun de ces quatre styles selon le besoin de la situation et la maturité de l’organisation.

La diversité des parties prenantes qu’un CSO doit influencer étant très importante, le CSO doit également être un excellent communicant et faire preuve d’une grande habileté organisationnelle.
 

Structure hiérarchique et relation avec le PDG


Pour 1/3 des personnes interrogées, le supérieur hiérarchique direct du CSO est le PDG de l’entreprise. Le directeur de communication ou de marketing sont les deuxièmes supérieurs hiérarchiques les plus fréquemment cités, avec le directeur de ressources humaines ou encore le directeur de la stratégie, qui sont aussi relativement courants. Les CSO indiquant rendre directement des comptes au PDG affirment que cette relation est la pierre angulaire de leur efficacité.

Leur mission est à la fois de faire prendre du recul et d’anticiper les évolutions, d’aider à fixer un cap ambitieux et d’accompagner l’intégration profonde de ces préoccupations sociales et environnementales à tous les niveaux de l’organisation. Ils sont les représentants du long terme, de l’utilité sociale et de la réconciliation des intérêts des parties prenantes. C’est en ce sens que notre étude souligne leur rôle de « sense-maker in chief, Julien Rivals, associé chez Deloitte, en charge des services Sustainability en France

La contribution du CSO à la gouvernance


Le CSO joue un rôle fondamental dans la gouvernance du développement durable en :

  • Établissant des structures de gouvernance ESG pour assurer une prise en compte adéquate des risques.
  •  Assurant des contrepouvoirs dans la prise de décision pour que les intérêts des parties prenantes soient bien représentés aux différents niveaux de l’organisation.
  • Contribuant aux instances de gouvernance dans leur organisation : en conseillant le conseil d’administration, en présidant des sous-comité ESG, en participant à des groupes de travail et en aidant à façonner l’agenda des comités sur le risque, l’audit, les compensations et les mutations majeures.

Notre enquête indique qu’à l’heure actuelle, les équipes des CSO sont généralement composées d’un nombre relativement restreint d’employés. Toutefois, l’équipe « élargie » du CSO est transverse à toute l’organisation, et nécessite une capacité à conduire des équipes agiles et multidisciplinaires et à entretenir ses réseaux bien au-delà de l’organisation.

 

Le futur du CSO


Au fur et à mesure que les CSO accomplissent leur mission avec succès – en établissant des objectifs de durabilité intégrée, puis en aidant à les atteindre – une nouvelle question se pose : qu’adviendra-t-il du CSO ?

Certains répondants envisagent déjà qu’un jour, le rôle de CSO deviendra obsolète et que la fonction sera incorporée au modèle économique classique de l’entreprise, ou directement incarnée par le PDG. Il ne s’agit pourtant là que de points de vue minoritaires. Près de l’ensemble des professionnels que nous avons interrogés (99 %) pensent que le rôle du CSO gagnera en importance dans les deux prochaines années. D’ici à cinq ans, 70 % estiment que le rôle du CSO continuera de se distinguer, et apportera une contribution unique aux défis du développement durable auxquels nous faisons tous face.
 

The future of the Chief Sustainability Officer

Sense-maker in chief