Communiqués de presse
De puissantes réflexions : au Canada, les jeunes Autochtones ne ressentent pas le plein effet de la réconciliation, et proposent des solutions
Même si les jeunes Autochtones réalisent des gains considérables en ce qui a trait à l’achèvement d’études postsecondaires, ils continuent de se heurter à des obstacles systémiques sur leur parcours d’enseignement supérieur, de recrutement et professionnel.
Toronto, le 6 juin 2023 – Le Centre pour l’avenir du Canada de Deloitte lance le deuxième volume de sa série de rapports intitulée Réflexions de jeunes leaders autochtones sur la réconciliation, qui met en lumière le point de vue des jeunes leaders issus de communautés inuites, métisses et des Premières Nations. Mettant l’accent sur la réconciliation dans le contexte de l’enseignement supérieur et de l’accès rapide à l’emploi, ce rapport attire l’attention sur les obstacles systémiques auxquels les jeunes Autochtones continuent de devoir faire face sur leur parcours vers la réussite universitaire et professionnelle, et sur leurs recommandations pour faire progresser la réconciliation.
Ce rapport, intitulé Ouvrir la voie à une carrière fructueuse, est publié conjointement avec Échanges Racines canadiennes, une organisation nationale dirigée par de jeunes Autochtones, et toutes les recommandations présentées dans le rapport proviennent uniquement de jeunes Autochtones et s’appuient sur des recherches secondaires.
Les jeunes Autochtones ont fait preuve d’une grande résilience dans leur cheminement vers les études supérieures : entre 2011 et 2021, le nombre de jeunes Autochtones qui ont obtenu un baccalauréat ou un diplôme de niveau supérieur a augmenté de 85 pour cent. Cela dit, l’écart entre ces jeunes et leurs pairs non autochtones demeure important; en 2021, seulement 11 pour cent des personnes autochtones étaient titulaires d’un baccalauréat ou d’un diplôme de niveau supérieur, comparativement à 35 pour cent chez les personnes non autochtones.
« Nous savons que les jeunes issus de communautés inuites, métisses et des Premières Nations se trouvent à un moment charnière en tant que segment grandissant de la population au Canada, qui a affiché une forte croissance des taux de diplomation au cours de la dernière décennie, indique Dean Janvier, directeur de service, Services aux clients autochtones des Prairies et de la Colombie-Britannique, et Services gouvernementaux et publics, Services de certification. Cependant, nous savons aussi que les jeunes Autochtones ne ressentent pas le plein effet de la réconciliation, et qu’un écart important persiste entre leurs taux de réussite scolaire et professionnelle et ceux de leurs pairs non autochtones. Les décideurs doivent réexaminer leurs efforts de réconciliation à la lumière des expériences vécues par les jeunes Autochtones, afin que ces derniers puissent avoir des retombées pertinentes et positives. »
À toutes les étapes de leur parcours d’enseignement supérieur, les jeunes Autochtones se disent confrontés à des préjugés et à du racisme. Les étudiants font état d’une présence limitée d’enseignants autochtones, et constatent que les professeurs non autochtones utilisent des approches panautochtones pour enseigner les traditions culturelles et que, par conséquent, ils ne reconnaissent pas la diversité des cultures. Dans le processus de demande d’emploi, les candidats issus de communautés inuites, métisses et des Premières Nations affirment être la cible de préjugés et de racisme, et d’autres recherches montrent que le nombre de personnes autochtones qui ont subi de la discrimination au travail a bondi de 10 pour cent entre 2014 et 2019.
Structuré comme un parcours allant de l’enseignement postsecondaire à la transition vers le marché du travail et, enfin, les premières étapes du cheminement de carrière choisi, ce rapport décrit les obstacles coloniaux indiqués par les jeunes Autochtones, en plus de présenter les recommandations qu’ils ont formulées afin de faire avancer les efforts de réconciliation, notamment :
- Améliorer l’aide aux étudiants et la rendre plus accessible. Par exemple, les décideurs et les établissements d’enseignement devraient offrir davantage de services et d’aide financière pour aider les étudiants, quel que soit leur âge, à couvrir le coût de la vie. Ces établissements devraient également mieux faire connaître les ressources disponibles et les rendre plus faciles d’accès pour les étudiants.
- Favoriser une préparation à la carrière axée sur les Autochtones. Parmi les pratiques prometteuses que peuvent adopter les employeurs et les établissements d’enseignement, citons le parrainage conjoint de groupes d’étudiants autochtones, la tenue d’activités de recrutement inclusives sur le plan culturel, et des occasions particulièrement destinées aux jeunes Autochtones d’avoir régulièrement des entretiens individuels avec des employeurs potentiels.
- Favoriser les lieux de travail accueillants pour les Autochtones, en augmentant la représentation des Autochtones parmi les employés, en offrant une formation de sensibilisation culturelle à l’ensemble des effectifs, en collaborant plus étroitement avec les communautés autochtones, et en mettant en œuvre des principes d’aménagement visant à créer des espaces uniques qui honorent les nations et la culture autochtones du territoire.
Les jeunes leaders entrevoient d’un œil optimiste cette occasion qui s’offre à nous; aussi, ils travaillent fort pour bâtir leur avenir, mais sont aussi en quête d’une action réciproque. Les progrès qui sont réalisés à l’échelle du Canada afin d’améliorer le parcours des études à la carrière pour les jeunes Autochtones méritent que les établissements postsecondaires, les décideurs et les employeurs continuent d’y consacrer du temps et de l’énergie.
Pour consulter les autres recommandations concrètes proposées par les jeunes leaders autochtones, veuillez accéder au rapport complet ici.
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