Points de vue
Taux d’actualisation IFRS17 : taux Solvabilité 2 ou approche alternative ?
La modélisation des taux d'actualisation est généralement considérée par les assureurs comme un sujet technique complexe à fort enjeu, notamment en raison de l’impact qu’elle peut entraîner sur l’évaluation de la valeur temps des passifs d’assurance à longue duration. L’application de la norme IFRS17 au 1er janvier 2023 implique de définir les taux d’actualisation à appliquer, facteur clé dans la détermination du niveau des provisions techniques et du rythme de reconnaissance du résultat des assureurs.
En Europe, alors que Solvabilité 2 définit des directives très claires concernant l’exercice d’actualisation, des discussions de place ont néanmoins lieu autour de l’effet des mesures des garanties à long terme, par exemple à travers la révision de la Formule Standard par la Commission européenne, présentée dans le Consultation Paper d’octobre 2019 de l’EIOPA.
Pour IFRS17, la norme décrit des principes généraux plus que des règles pour l’actualisation, laissant à l’assureur le soin de définir l’approche qu’il souhaite mettre en place.
Cet article présente les principales exigences de la norme IFRS17 en matière d’actualisation et pose la question de l‘utilisation des taux d’actualisation Solvabilité 2 pour les besoins d’IFRS17, en particulier sur la correction pour volatilité comme mesure de la prime d’illiquidité des passifs d’assurance. Des approches alternatives sont proposées pour estimer la prime d’illiquidité dans le cadre de l’approche bottom-up en lien avec les caractéristiques des contrats d'assurance sous-jacents.