intelligence artificielle

Point de vue

Pourquoi il ne faut pas avoir peur de l'Intelligence Artificielle

L'IA d'hier et de demain : histoire d'une idylle entre l'homme et la machine 

Si le développement fulgurant de l’Intelligence Artificielle (IA) et son entrée de plus en plus concrète dans nos vies suscite de nombreux espoirs, elle réveille également la crainte que les machines puissent, bientôt, dépasser et remplacer l’homme. Mais nous n’en sommes pas encore là. Car pour l’instant, l’IA ne pense pas comme un humain : elle aide l’humain à penser mieux.

« Les hommes fixeront les buts, formuleront des hypothèses, détermineront des critères et exécuteront les évaluations. Les ordinateurs feront le travail que l’on peut mettre en routine, qui doit être fait pour préparer les idées et les décisions liées à la pensée technique et scientifique (…) Ce partenariat symbiotique effectuera des opérations intellectuelles beaucoup plus efficacement que l’homme seul ne peut les exécuter ». (J.C.R Licklider) 

L’automatisation complète n’est pas pour demain : les machines ont besoin des hommes !

Les craintes liées à l’IA sont fondées sur l’idée que les machines pourront, dans un avenir proche, largement remplacer les humains, avec en toile de fond les problématiques sociales de pertes d’emploi. Mais l’Intelligence Artificielle est encore – très – loin d’être capable d’imiter l’intelligence humaine. Les algorithmes ne peuvent par exemple prendre de décisions qu’à partir de cas simples, fréquents et sans ambiguïté. Ils ne possèdent pas la compréhension conceptuelle et le raisonnement de sens commun nécessaires pour analyser une situation nouvelle et complexe. Leur « intelligence » n’est totalement fiable que dans la mesure où les données utilisées pour les former sont suffisamment complètes et représentatives de l’environnement dans lequel ils doivent se déployer. Ces limites inhérentes aux mégadonnées impliquent donc, toujours, le besoin d’un jugement humain. La surveillance de l’homme est également indispensable pour corriger l’impact socialement indésirable de certains jugements artificiels, par exemple dans le domaine de la loi, du recrutement ou de la notation de crédit.

Qu’avons-nous à gagner d’une collaboration homme-machine ?

Huit ans après la victoire du Deep Blue d’IBM sur le champion d’échec Garry Kasparov, une compétition nommée « freestylechess » a démontré de manière magistrale que le vrai vainqueur d’une compétition homme-machine n’est ni la machine, ni l’homme : c’est l’alliance d’un être humain et d’une machine. Ce partenariat est bénéfique pour l’homme dans une très grande variété de domaines. Dans le secteur de la santé, par exemple, les médecins s’appuieront sur l’IA pour formuler de meilleurs diagnostiques, avec l’empathie nécessaire pour conseiller et rassurer le patient. Les algorithmes d’autoapprentissage leur permettront de consacrer moins de temps aux tâches « laborieuses » que les ordinateurs peuvent effectuer (mémorisation de nomenclatures, veille continue de nouveaux travaux de recherche…), et davantage de temps à des tâches typiquement humaines telles que la compréhension des symptômes, la pose du diagnostic, la définition du traitement, l’écoute et l’empathie. Dans le secteur de l’assurance, beaucoup de produits standards en assurance individuelle pourront être souscrits par des machines, tandis que l’intelligence humaine se concentrera sur les cas plus complexes, tels que les contrats d’assurances entreprises.

Cette collaboration entre l’homme et la machine, au sein de laquelle les forces de l’un contrebalancent les limites de l’autre, fait de l’IA une vraie opportunité pour l’être humain qui doit s’en emparer et la voir comme ce qu’elle est : un « boosteur » d’intelligence, une intelligence augmentée bien plus qu’une menace.
 

Pourquoi il ne faut pas avoir peur de l'Intelligence Artificielle

L'IA d'hier et de demain : histoire d'une idylle entre l'homme et la machine