L’enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada a été le principal communiqué économique publié aujourd’hui. L’enquête couvre la période du 11 février au 6 mars. L’indicateur de l’enquête a diminué, passant de 0,75 à la fin de l’année dernière à -0,68 en mars, signe de la détérioration importante de la confiance des entreprises. Toutefois, comme les perspectives économiques se sont grandement assombries après l’enquête initiale, la Banque a mené deux autres séries d’entretiens de suivi. La première série a eu lieu du 13 au 17 mars et a capté la chute radicale des ventes des entreprises axées sur les biens de consommation, à l’exception d’une hausse considérable des ventes dans les épiceries. La Banque a précisé que l’ampleur de l’incidence du choc sur les entreprises continuait d’augmenter, certaines entreprises observant un repli marqué de la demande, d’autres ne faisant encore que l’attendre. La deuxième série d’entretiens s’est déroulée du 12 au 18 mars et portait sur le stress économique et financier au sein du secteur de l’énergie. Selon leur évaluation, la plupart des participants ont indiqué que le choc actuel était pire que celui de 2008 et de 2015. Beaucoup ont affirmé que les contraintes financières étaient plus grandes. Comme nous l’avons mentionné vendredi dernier, le secteur de l’énergie aurait grandement besoin d’un programme d’aide financière.
Les prix du pétrole se sont redressés la semaine dernière en raison des attentes selon lesquelles une rencontre de l’OPEP, prévue aujourd’hui, serait accompagnée de l’annonce d’une réduction de l’offre, mais cette rencontre a été reportée. C’est ce qui explique le recul des prix du pétrole d’aujourd’hui. À l’évidence, les pays membres de l’OPEP et d’autres pays alliés (comme la Russie) sont toujours en train de négocier. La rencontre devrait avoir lieu jeudi, et les marchés conjecturent la possibilité d’une réduction de la production de 10 millions de barils par jour. Si cela se concrétise, les prix du pétrole pourraient augmenter, mais risquent de demeurer bas puisque les niveaux de stocks excédentaires demeurent une difficulté.
De nouvelles informations laissent entendre que les principales banques du Canada discutent avec Ottawa des derniers détails d’un programme qui permettraient d’offrir des prêts sans intérêt à de petites entreprises qui sont en difficulté en raison de la pandémie. Ce programme de prêt a été annoncé à la fin mars et sera complété par les programmes de prêt élargis d’EDC et de la BDC.
On me pose souvent des questions sur notre évaluation actuelle des perspectives économiques. Bon nombre d’organisations mettent à jour leurs hypothèses de planification. Je tiens à souligner l’importance, dans le contexte actuel, de prévoir différents scénarios en fonction de diverses hypothèses sanitaires relatives à la COVID-19. Nous modélisons d’ailleurs une fourchette d’issues possibles. Toutefois, pour ceux qui veulent consulter le scénario de base de Deloitte, sachez que nous le mettons à jour chaque semaine pour refléter les nouvelles informations. Les dernières prévisions se trouvent dans la section sur les aspects économiques du nouveau tableau de bord de la reprise économique après la COVID-19. L’analyse des projections révisées sera mise en évidence dans le billet de blogue ainsi que dans la publication Perspectives économiques trimestrielles. À l’heure actuelle, nous nous attendons à une contraction annualisée de 5 % au premier trimestre de 2020, suivie d’une chute annualisée de 23 % au deuxième trimestre. Nous nous attendons à une reprise au cours de la deuxième moitié de l’année, mais elle devrait être graduelle et se poursuivre tout au long de 2021.