Les statistiques sur le commerce international de Chine en avril apportent une note positive pour les marchés des capitaux aujourd’hui.
Après avoir chuté brusquement en mars, les exportations chinoises ont augmenté le mois dernier, affichant une hausse de 3,5 % par rapport aux niveaux enregistrés un an plus tôt. Cette estimation sur 12 mois suppose une augmentation désaisonnalisée de 8,2 % d’un mois à l’autre.
En revanche, les importations chinoises ont fléchi de 14,2 % en avril par rapport à l’année précédente, comparativement à une baisse de 0,9 % en mars.
L’essor des exportations et la chute des importations ont porté l’excédent commercial de la Chine à 45,34 milliards de dollars US le mois dernier, par rapport à un excédent de 19,9 milliards de dollars US en mars.
Si l’augmentation observée dans les données d’exportation est favorable, il y a de fortes chances qu’elle soit en partie attribuable aux expéditions qui avaient été retardées en raison de l’arrêt complet de l’activité économique. D’autres facteurs entrent également en ligne de compte. Le plus récent indice des directeurs des achats chinois faisait état d’un repli du secteur manufacturier. Par ailleurs, la baisse des importations témoigne d’une faible demande intérieure et d’une diminution de l’apport de pièces destinées à la production future. Selon mon interprétation des derniers chiffres commerciaux, l’économie chinoise reprend le chemin de la croissance, mais lentement.
Aux États-Unis, les demandes de chômage ont augmenté de 3,2 millions. C’est un nombre inférieur à celui des semaines précédentes, mais qui demeure extrêmement élevé. Aux États-Unis, le rapport sur la masse salariale et l’enquête sur la population active seront publiés demain. Le marché s’attend à une perte de 21 millions d’emplois en avril, et à un taux de chômage franchissant la barre des 16 %.
Dans le même ordre d’idées, l’enquête sur la population active canadienne qui sera publiée demain devrait faire état d’une perte de 4 millions d’emplois en avril, et d’un taux de chômage s’élevant à 18 %.
Ces chiffres sont désastreux, mais la question fondamentale, c’est de savoir à quel rythme et à quel point l’emploi se redressera après l’assouplissement des mesures de confinement. Hier, nous avons publié des prévisions économiques mises à jour (présentée ici) et nous nous attendons à ce que le marché du travail prenne beaucoup de temps à récupérer.
Premièrement, la relance sera lente et non linéaire. Deuxièmement, même si les gouvernements permettent le déconfinement, de nombreuses entreprises ne seront pas nécessairement prêtes à reprendre le travail ou capables de le faire tant que le virus n’est pas endigué. Par exemple, les entreprises situées dans un immeuble de bureaux devront composer avec le nombre maximum de personnes qui peuvent prendre l’ascenseur en même temps. Citons aussi, à titre d’exemple, une quantité insuffisante d’équipement de protection individuelle pour permettre le retour au travail d’un effectif complet. Troisièmement, beaucoup de petites et moyennes entreprises (PME) – un segment qui est souvent qualifié comme le moteur de la création d’emploi de l’économie – mettront la clé sous la porte. Aussi, le rétablissement du marché du travail sera étroitement lié au nombre de nouvelles entreprises en démarrage qui verront le jour dans la foulée de la crise. Lorsqu’on tient compte de tous ces éléments, le principal message est que la reprise prendra beaucoup de temps et risque de se faire en dents de scie.
La Colombie-Britannique a annoncé son cadre de déconfinement, ou plan de relance de la province (En anglais seulement).