Perspectives

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Le point de vue de Dominic Chow

Q. Comment les sociétés privées devraient-elles composer avec la conjoncture économique en constante évolution marquée par la faiblesse du dollar canadien, la volatilité des prix du pétrole, le ralentissement en Chine et la flambée de l’économie américaine?
R. Une bonne équipe de direction sait qu’elle ne peut pas contrôler les conditions économiques au sein desquelles elle évolue, qu’elle peut uniquement contrôler sa réponse à de telles conditions. Les entreprises canadiennes perçoivent la conjoncture économique comme une occasion de percer le marché des exportations, particulièrement celui des États-Unis. Toutefois, la réaction à la conjoncture varie d’une région à l’autre, notamment en ce qui a trait à l’embauche des talents.
Dans le centre du Canada, la concurrence que se livrent les sociétés privées pour obtenir les meilleurs talents est plus grande que jamais.
Les méthodes de recrutement traditionnelles, comme l’affichage sur des sites d’emploi et le recrutement actif, demeurent, mais les technologies et la culture se sont ajustées pour donner dorénavant des chances égales à tous. LinkedIn est maintenant le Facebook professionnel et le marché de fait pour les talents professionnels. Par ailleurs, afin de pouvoir profiter de primes au recrutement, les jeunes professionnels se mobilisent et tirent parti de leur réseau personnel.
Les tendances culturelles ont également une influence. La rémunération de base n’est plus autant un levier qu’elle l’a déjà été, les gens recherchant davantage de flexibilité et privilégiant leurs activités personnelles et familiales. Les petites entreprises peuvent donc offrir des régimes de rémunération uniques mieux adaptés et concurrentiels. Les sociétés privées peuvent également tirer parti du fait que beaucoup de gens souhaitent travailler pour de plus petites organisations au sein desquelles ils ont le sentiment d’avoir davantage d’influence.
Le contexte est toutefois différent pour les entreprises qui ne sont pas situées au centre du Canada. Les entreprises réagissent à la baisse des revenus en gérant leurs coûts, y compris leurs talents, ce qui a donné lieu à une situation à laquelle l’ouest du Canada n’avait pas assisté depuis un moment : des talents parmi les meilleurs sont disponibles sur le marché pour des salaires raisonnables.
La tendance cyclique du secteur de l’énergie a engendré de telles conditions par le passé, et ce n’est pas la première fois que l’Ouest profite de la vague. Cependant, la complexité accrue qui découle actuellement de la nouvelle dynamique dans le secteur de l’énergie en raison de l’intérêt pour l’énergie de remplacement pourrait prolonger la période de recouvrement et empêcher le secteur d’atteindre les sommets antérieurs. Autrement dit, le risque de perdre des talents lors d’une autre vague importante est plutôt faible.
Dans les sports motorisés, on dit que c’est dans les virages que l’on gagne une course, et non en ligne droite. La manière dont une entreprise choisit de réagir lors d’un ralentissement a une incidence sur sa performance lors de la reprise des activités économiques. Les entreprises devraient choisir des gens qui peuvent devenir des acteurs clés, qui sont compatibles avec la culture et qui sont conscients de l’évolution du secteur. Elles devraient embaucher et regrouper des ressources qui comprennent qu’elles doivent évoluer pour prendre part à un avenir davantage axé sur l’entrepreneuriat et l’innovation. Ces ressources ne seront pas nécessairement les plus abordables ni les plus faciles à dénicher, mais il s’agira d’un investissement judicieux. C’est l’occasion d’évaluer attentivement le bassin de talents et de choisir les personnes qui sont les plus compatibles avec la vision de l’avenir de l’économie dans l’Ouest.
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