Points de vue
Ce que le Canada peut faire pour assurer l’avenir de ses exportations énergétiques
Série Combler le manque de courage 1
Pour assurer la prospérité future du Canada dans le secteur énergétique, les Canadiens doivent développer des mesures cohérentes en exportation
Par Ron Loborec
Le Canada possède en abondance des réserves de pétrole et de gaz naturel, y compris les sables bitumineux de l’Alberta. Pour s’assurer que ces ressources continuent de favoriser un développement économique avec redevances et revenus fiscaux, les producteurs canadiens auront besoin de développer des mesures cohérentes en exportation énergétique.
Le Canada devra aussi créer l’infrastructure qui lui permettra d’obtenir le meilleur prix pour son énergie en Amérique du Nord et à l’étranger.
Cet engagement pourrait inclure la construction d’un pipeline de pétrole vers le golfe du Mexique aux États-Unis et l’accroissement de la capacité de transmission tant du pétrole que du gaz aux ports de Colombie-Britannique.
En l’absence d’accès aux marchés mondiaux, les réserves de pétrole et gaz naturel seront principalement limitées au marché intérieur et aux États-Unis, où le développement du gaz de schiste est en hausse. En limitant l’exportation d’énergie canadienne à l’Amérique du Nord, les producteurs canadiens auront des difficultés à demander le meilleur prix, un défi bien connu qui compromet grandement le flux de revenus du pays.
Établir une présence sur le marché mondial
Les marchés mondiaux sont prêts à payer plus cher pour du gaz naturel liquéfié (GNL) que les acheteurs du marché intérieur.
Des clients en Asie – dont la Chine et le Japon – ont déjà signifié leur intérêt marqué pour faire des affaires avec le Canada. Les États-Unis développent également le gaz de schiste. Mais, avec sa grande capacité de consommation nationale, notre voisin n’est pas pressé pour l’instant de devenir un exportateur majeur de GNL. Le Canada profite donc d’une conjoncture favorable pour établir une présence sur les marchés mondiaux.
Notre économie subirait une perte importante de revenus énergétiques si le pétrole et le gaz naturel ne pouvaient être exportés vers les marchés mondiaux. Le Canadian Energy Research Institute (site en anglais) estime que le goulet d’étranglement d’exportation du pétrole à lui seul prive l’économie canadienne de jusqu’à 75 millions de dollars par jour.
Créer un marché stable
L’élaboration d’une stratégie nationale pour les exportations énergétiques créera un marché stable et prévisible tant pour les investisseurs que les consommateurs mondiaux.
Alors que se développe une stratégie nationale, les provinces et les autres parties prenantes, incluant les Premières Nations et les organisations environnementales, pourraient commencer à organiser un terrain d’entente. Cette collaboration assurerait que les projets énergétiques du Canada progressent avec les meilleurs systèmes actuels de technologie et de gestion.
L’accroissement des risques a tendance à éloigner les capitaux d’investissement. Toutefois, le Canada peut créer une stabilité dans le climat d’affaires et réglementaire pour équilibrer incitatifs à l’investissement et perception de redevances et de taxes.
En raison de sa participation aux efforts de maintien de la paix des Nations-Unies en passant par la construction d’un chemin de fer national, le Canada est réputé pour réaliser la promesse de grands projets. Si les parties prenantes des ressources énergétiques du Canada, à toutes les instances du processus décisionnel, reconnaissaient l’importance d’une éducation sur les questions énergétiques et posaient les questions difficiles, elles uniraient leurs efforts pour faire les meilleurs choix en faveur de l’avenir des exportations d’énergie du pays.
Quelles sont vos idées sur l’avenir de l’exportation énergétique du Canada?
Ron Loborec est le leader national du secteur Énergie et ressources. Il compte plus de dix ans d’expérience dans le secteur de l’énergie et des ressources.