Perspectives

L’ère nouvelle de la restructuration

Vous n’avez pas besoin d’être en difficulté pour profiter d’une restructuration

Les entreprises n’ont pas besoin d’être en difficulté pour profiter d’une réorganisation.

L’incertitude économique n’est pas la seule chose qui préoccupe les entreprises aujourd’hui. L’évolution rapide des marchés et de la concurrence de sources non traditionnelles est également inquiétante. Pour les entreprises dont le modèle de gestion est rigide ou dépassé, ces tendances viennent brandir le spectre de la faillite. Même les entreprises rentables ne sont pas à l’abri. Les objectifs de rendement devenant plus difficiles à réaliser, pratiquement toutes les organisations devront envisager une certaine forme de restructuration.

Si ce point de vue vous semble radical, c’est probablement en raison de la connotation négative du terme « restructuration ». Pour la plupart des gens, ce mot évoque des négociations sous surveillance judiciaire au cours desquelles diverses catégories de créanciers tâchent d’arriver à un certain consensus. Mais, au sens large, la restructuration constitue pour les entreprises une occasion d’examiner leurs modèles opérationnels, l’objectif étant finalement de maximiser leur rentabilité à long terme.

Cherchez des façons d’accroître le rendement de votre entreprise
Les entreprises reconnues pour leur excellence en gestion, leur capacité à innover et leur souplesse sont celles qui revoient périodiquement leur modèle de gestion, renouvellent leur vision d’aborder le marché et modifient leurs opérations afin d’assurer la croissance. Bien que cela puisse s’accomplir de diverses façons, voici quelques pratiques couramment employées pour accroître le rendement et qui peuvent être appliquées par n’importe quelle entreprise :

  • Améliorez régulièrement le rendement. Repérez les secteurs au rendement insuffisant, analysez les options possibles et adoptez des stratégies pour améliorer l’exploitation.
  • Analysez les tendances et les événements critiques du marché. Intégrez vos résultats dans le processus décisionnel.
  • Maintenez une trésorerie solide. Optimisez les débiteurs, les créditeurs, les stocks et les autres formes du fonds de roulement.
  • Maximisez la valeur de vos portefeuilles. Arrangez et structurez la dette et les besoins en capitaux afin de maximiser la valeur des portefeuilles tout en gérant le risque.

Ces pratiques d’amélioration du rendement et leur succès reposent sur la capacité de l’entreprise à effectuer périodiquement une planification rigoureuse de scénarios. De fait, cette planification en période de prospérité peut accroître les chances de survie lorsque les marchés s’effondrent – ce que la crise financière mondiale a largement démontré. Les entreprises en péril dans les industries automobile et forestière, par exemple, ont été confrontées à des problèmes systémiques dans leur modèle de gestion, ce qui explique pourquoi certains États ont exigé qu’elles modifient leur plan d’activités avant de se porter à leur rescousse.

En termes simples, l’objectif ultime de ces restructurations est d’augmenter les bénéfices. Bien que les entreprises en difficulté puissent négocier avec les créanciers afin de remanier leur bilan, le succès de ces négociations se mesure à la capacité de l’entreprise de réorganiser adéquatement ses opérations afin que son exploitation reste rentable longtemps.

L’ère nouvelle de la restructuration
Lors des récessions antérieures, les entreprises acculées à la faillite avaient pour pratique courante de procéder à une demande officielle de restructuration comme première mesure de restructuration. Comme les choses ont changé! Aujourd’hui, les parties prenantes, qu’il s’agisse des bailleurs de fonds, des clients, des fournisseurs ou des employés, sont de plus en plus prêtes à négocier à l’extérieur de la procédure de restructuration officielle. Voilà pourquoi les entreprises doivent agir dès les premiers signes de détresse.

Dans l’idéal, cette nouvelle ère de restructuration commence au niveau opérationnel : la direction doit déterminer, mettre en œuvre et communiquer l’orientation stratégique à suivre. Les sociétés sur le point d’être en défaut relativement à un important engagement d’emprunt pourraient par exemple négocier une entente privée avec leur principal créancier et ainsi éviter des procédures judiciaires. Dans le même ordre d’idées, les sociétés solvables qui ont de la peine à refinancer leurs emprunts ou à respecter des clauses restrictives coûteuses peuvent prendre des mesures permettant de préserver la valeur de l’entreprise en cherchant à procéder à une restructuration selon les modalités avantageuses de la Loi canadienne sur les sociétés par actions.

En abordant ces questions sur plusieurs fronts, les entreprises améliorent leurs chances de non seulement traverser une récession, mais également de prospérer lorsque l’économie reprendra. Afin d’assurer une restructuration efficiente et sans heurts, les entreprises auraient avantage à travailler de concert avec des spécialistes pouvant les aider à réorganiser leurs opérations, renforcer leur structure de capital, identifier les possibilités d’amélioration de la performance et, au besoin, demander la protection de la loi sur les faillites dans le cadre d’un plan de restructuration mûrement réfléchi.

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