Perspectives

COVID-19 : Répondre aux besoins urgents des investisseurs canadiens du marché de masse

Mass investors make up the majority of Canada’s investment population, yet the near-term wealth-planning needs of many are not being supported during the pandemic.

Qu’il s’agisse de s’adapter à un changement de milieu de travail ou de prendre soin de nos proches, pour la plupart d’entre nous, la vie a été profondément perturbée par la COVID-19. Face à ces bouleversements, ce sont les investisseurs du marché de masse – ceux dont les investissements totalisent moins de 100 000 $, qui vivent peut-être d’une paie à l’autre, et qui sont les plus susceptibles d’être préoccupés par la perte de revenu et de liquidités – qui ont le plus à perdre. Ce qui est particulièrement alarmant, c’est que la plupart des investisseurs canadiens (81 % [1]) appartiennent à cette catégorie.

L’enquête canadienne de 2019 sur les capacités financières réalisée par l’Agence de la consommation en matière financière du Canada suggère que, si certains investisseurs du marché de masse ont recours à un planificateur financier, la plupart d’entre eux ont accès à des conseils fragmentés et orientés vers la planification à long terme comme la retraite, la sélection de produits et la répartition des actifs, ou des événements de la vie comme l’achat d’une résidence ou la perte d’un emploi. Cette approche ne tient pas compte des besoins actuels des investisseurs, qui pourraient être malades, devoir prendre soin d’un conjoint ou d’un parent malade, ou avoir perdu leur emploi. Aussi, ils sont nombreux à avoir du mal à payer les factures ou à s’endetter.

C’est un élément non négligeable, car plus des deux tiers des investisseurs du marché de masse croient qu’ils n’ont pas besoin de conseils financiers professionnels ou qu’ils n’ont pas suffisamment d’actifs pour profiter de ces conseils. Ils ont tendance à glisser entre les mailles du système au sein des services plutôt rigides et des cadres réglementaires axés sur les produits. Par conséquent, l’an dernier, seulement 41 % des Canadiens ont obtenu des conseils financiers professionnels [2]. Cela suppose que la majorité d’entre eux n’étaient sans doute pas bien préparés à l’effondrement du marché et ont bénéficié de très peu d’aide professionnelle pour traverser la crise actuelle.

Et nous savons déjà que ce groupe éprouve des difficultés à épargner, est surendetté et doit composer avec des logements inabordables dans de nombreuses villes.

Favoriser la résilience aujourd’hui pour de meilleurs lendemains

Même si les marchés boursiers se sont redressés rapidement après les récents reculs, une reprise durable à long terme dépendra de l’endiguement du virus. Chez Deloitte, nous avons élaboré différents scénarios de redressement économique [3]. Dans le meilleur des cas, il pourrait y avoir une brève récession importante, suivie d’une reprise rapide. Selon un scénario plus sombre, où les éclosions se succèdent, nous pourrions connaître une baisse importante de l’activité économique se prolongeant au moins jusqu’à la deuxième moitié de 2021.

Les investisseurs du marché de masse doivent faire preuve de prudence durant cette période de volatilité pour préserver leurs économies tout en assurant un bon positionnement de leur portefeuille en vue de la reprise. Par contre, les préoccupations immédiates concernant les factures et l’endettement supplantent les objectifs de retraite et d’investissement à long terme, et l’insécurité d’emploi a une incidence sur les avantages. Les chefs de file du secteur de la gestion de patrimoine ont commencé à se pencher sur ce défi, et l’une de leurs priorités est d’aider les investisseurs du marché de masse à affronter cette tourmente, en se concentrant sur les services offerts aujourd’hui à ces consommateurs.

Il y a un urgent besoin de trouver de meilleurs moyens d’aider les investisseurs canadiens du marché de masse à prendre des décisions à court et moyen terme concernant l’emploi et le revenu, le soutien et les programmes gouvernementaux, les liquidités, et la gestion du crédit et de la dette, et à savoir comment ils devraient réagir aux répercussions du marché sur leurs placements, notamment en puisant ou non dans ces derniers. Que ce soit les fournisseurs d’assurance collective, les banques de détail ou les entités de gestion de patrimoine appartenant à des banques, nous avons urgemment besoin que des bannières financières comblent cette lacune et aident à résoudre les questions qui empêchent les Canadiens de dormir. Nous croyons qu’il y a manifestement un besoin d’obtenir des conseils coordonnés et personnalisés, et qu’une approche plus centrée sur l’humain s’impose afin de soutenir les décisions financières que les Canadiens doivent prendre à court et moyen terme.

Par ailleurs, au moment d’offrir des conseils, on rate aussi des occasions d’établir un lien avec les ressources disponibles et de répondre aux besoins immédiats. Les banques de détail aident les Canadiens à reporter leurs versements hypothécaires et à déterminer comment abaisser les taux d’intérêt de leurs prêts et comment réduire au minimum les répercussions sur leur cote de solvabilité. Toutefois, elles n’établissent pas nécessairement le lien avec les programmes d’aide gouvernementaux autrement qu’en facilitant les versements. Quant aux gestionnaires de patrimoine, ils envoient des mises à jour à leurs clients pour les prier de ne pas prendre de mesures précipitées dans un marché volatil, sans nécessairement penser aux besoins fréquents de liquidités à plus court terme.

Enfin, on a accordé peu d’attention à la vie professionnelle des gens et aux répercussions sans précédent des fermetures attribuables à la COVID-19 sur les emplois, qu’il s’agisse de la façon de travailler ou de la stabilité des emplois. Les plus récentes statistiques à cet égard sont éloquentes : en mars, le taux de chômage a augmenté de 2,2 points pour atteindre 7,8 %, soit la plus forte hausse mensuelle enregistrée depuis 1976, année où des données comparables ont commencé à être publiées. Entre le 15 et le 21 mars, le nombre de Canadiens qui ont travaillé moins que la moitié de leurs heures habituelles a grimpé de 800 000, et le nombre de personnes qui n’ont travaillé aucune heure a augmenté de 1,3 million [4].

Au sein du marché, une occasion s’offre à toutes les parties prenantes – gouvernements, secteurs et organisations à but non lucratif – d’unir leurs efforts pour trouver les meilleures façons de venir en aide à ce groupe. Deloitte croit que les acteurs importants, comme les banques et les sociétés d’assurance canadiennes, sont en excellente posture pour trouver une solution. Selon nous, le moment est tout indiqué pour réfléchir aux services offerts et aux meilleurs moyens de conseiller les investisseurs canadiens du marché de masse et, ce faisant, de mettre toutes les chances de réussite de leur côté lorsque l’économie canadienne reprendra de la vigueur.

Il faut que toutes les parties se mobilisent pour aider les Canadiens à se remettre sur pied et à prospérer. Dans le cadre de notre contribution, nous créons des outils plus robustes relativement à la santé financière et présenterons des mesures concrètes pour intégrer une offre destinée au marché de masse aux conseils en matière de gestion du patrimoine. Si vous cherchez des façons de mieux servir les Canadiens à court et moyen terme, ou de vous assurer que vos services répondent vraiment aux besoins des gens, que ce soit dans leur vie professionnelle ou personnelle, nous vous invitons à communiquer avec nous. Envoyez-nous vos réflexions, et nous poursuivrons le dialogue sur L’avenir des services-conseils.

[1] SI Research, Canadian Investment Funds Industry: Recent Developments and Outlook (en anglais seulement)

[2] Agence de la consommation en matière financière, Les Canadiens et leur argent : principales constatations de l’Enquête canadienne sur les capacités financières de 2019

[3] Deloitte, Recovering from Covid-19: Economic cases for resilient leaders 18-24 months (en anglais seulement)

[4] Statistique Canada, Enquête sur la population active, mars 2020

 


Ressources

Matthew McWhirter
Directeur principal, Consultation
Tél : 416-775-8642

Kamal Virk
Conseiller principal, Consultation
Tél : 416-830-1371

Gagan Bhatia
Directeur, Consultation
Tél : 416-607-1035

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