La révolution des solutions par les institutions financières

Écrit par Jeannot Blanchet and Jessica Goldberg 

Que se passerait-il si l’on pouvait mettre à profit les talents en gestion financière et commerciale qui font la réputation mondiale des institutions financières canadiennes pour régler les grands enjeux?

Notre collègue Paul Macmillan, coauteur de l’ouvrage intitulé The Solution Revolution: How Business, Government, and Social Enterprises are Teaming Up to Solve Society’s Toughest Problems (en anglais seulement), nous invite à réfléchir sur le rôle des institutions financières dans la solution des grands enjeux d’actualité, dont les suivants :

• Chômage chronique;
  
• Changements climatiques;
  
• Congestion routière.
  

Concrétiser l’économie des solutions au Canada

L’économie des solutions incite les institutions financières canadiennes à générer des rendements au taux du marché pour leurs actionnaires tout en contribuant à la collectivité dans l’ensemble du Canada. Les institutions financières peuvent tirer parti de leurs compétences pour créer de nouvelles gammes de produits qui permettent à leurs clients institutionnels et des services de détail de participer aux investissements à impact social.

Nos institutions financières peuvent aussi user de leur influence considérable auprès des entreprises et des gouvernements pour créer l’infrastructure nécessaire à une économie des solutions durables au Canada. Cette infrastructure se traduirait entre autres par une gouvernance transparente et responsable, une base fiscale appropriée pour créer de la valeur pour le public et l’accès plus facile aux nouvelles méthodes de financement, notamment le financement collectif et le microfinancement.

Investissements d’impact : rentables et sociaux

Les investissements d’impact formeraient un aspect clé dans l’économie des solutions au Canada. (Partagez ce tweet) Grâce à ce type d’investissements, les institutions canadiennes auraient la possibilité d’étendre leur leadership mondial.

Des fonds comme RBC Générateur sont en tête. Ils visent des investissements dans des sociétés à but non lucratif qui possèdent un sens aigu des affaires pour résoudre des défis sociaux et environnementaux tels que l’énergie, l’eau et l’emploi pour les jeunes et autres groupes défavorisés.

The fund aims to generate market or near-market returns through debt or equity instruments. It represents a fundamental shift in thinking for socially-minded investors, from one where investors avoided unethical investments to one where investors expect market-rate financial returns and social good.

Le fonds cherche à obtenir des rendements au taux du marché ou à des taux comparables à ceux du marché grâce à des titres de créance et à des actions. Cela représente un changement d’optique fondamental pour les investisseurs à vocation sociale; là où les investisseurs évitaient les placements non éthiques, on voit maintenant des investisseurs qui cherchent à obtenir des rendements financiers au taux du marché tout en obtenant des résultats sociaux.

Leaders pour la contribution sociale

Nos banques, compagnies d’assurance, coopératives de crédit et autres institutions financières canadiennes ont une longue tradition de contribution à la collectivité.

Les chiffres en disent long : en 2012, les six grandes banques employaient plus de 220 000 Canadiens et ont versé plus de 300 M$ à des organismes caritatifs. Ces chiffres étonnants illustrent un fait souvent oublié : les institutions financières canadiennes occupent une place vitale dans l’économie et le tissu social de notre pays.

Voici des initiatives de contribution de quelques grandes banques canadiennes :

• RBC possède son fonds Générateur;
  
• Les groupes Wood Gundy et Service Investisseurs Imperial de la CIBC offrent des fonds communs de placement éthiques associés à des fonds mis de l’avant par des membres et des non-membres de la Social Investment Organization (SIO);
  
• Deux mille trois cents membres du personnel de la Banque TD ont enseigné les principes de la gestion financière dans des classes et des centres de services communautaires à l’étendue du Canada;
  
• Au Vietnam, le programme innovateur de microassurance de Manuvie offre à des femmes à faible revenu des régimes d’assurance-vie à coût modique.
  

Toutefois, nos institutions financières font souvent cavaliers seuls dans leurs démarches visant la responsabilité sociale. Imaginez les résultats si nos institutions financières collaboraient entre elles et avec les gouvernements et les entreprises sociales...

L’exemple de Woodland Biofuels

En 2012, le fonds Générateur RBC a contribué au financement de projets comme ceux de la société Woodland Biofuels qui produit de nouveaux types de carburants à partir de l’éthanol dérivant des matières que l’on retrouve dans les champs des cultivateurs et les terrains boisés. Appelez ça de l’énergie bovine. Amalgame de fumier et de copeaux de bois, il s’agit d’une nouvelle forme d’énergie renouvelable qui, dans le passé, semblait simplement être le projet chimérique d’un scientifique au cerveau dérangé ou l’intrigue d’un roman futuriste.

Aujourd’hui, cette forme d’énergie promet non seulement de révolutionner le secteur de l’énergie, mais aussi de combler le mandat d’une banque qui souhaite faire du bien et stimuler les résultats de l’entreprise.

Quelle stratégie votre institution financière emploie-t-elle pour faciliter l’économie des solutions? Quels sont les nouveaux produits et services d’investissement à impact social qui intéressent vos clients?

En poste à Montréal, Jeannot Blanchet est le leader national du secteur des Services financiers de Deloitte.

Jessica Goldberg travaille à Toronto où elle procure aux institutions financières des services-conseils en matière de stratégie d’entreprise et d’excellence opérationnelle.