Parcours du secteur de l’assurance vers les enjeux ESG

De nombreux assureurs canadiens ne se contentent pas de divulguer des renseignements sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG); ils adoptent aussi activement de nouvelles initiatives liées à ces facteurs. Cependant, l’intégration des facteurs ESG dans la raison d’être et la stratégie fondamentales d’une entreprise, de même que leur transposition dans les gammes de services et fonctions habilitantes demeurent un domaine d’occasions inexploitées. Les pressions qu’exercent les investisseurs, les conseils d’administration, les clients, les employés et les parties prenantes de l’écosystème pour répondre aux considérations liées aux facteurs ESG ne feront que s’intensifier. Pourquoi les assureurs doivent-ils agir maintenant?

Le secteur de l’assurance fait Regulatory impacts: actuellement face à trois types de risques

Risques réglementaires : la publication de la ligne directrice B-15 : Gestion des risques climatiques du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) énonce les attentes relatives à la présentation de l’information et de gouvernance pour la gestion des risques climatiques auxquelles devront répondre les institutions financières fédérales (banques et assureurs) à compter de 2024 et lors de l’entrée en vigueur de B-15 en 2025¹.

Risques financiers : en 2021, les événements météorologiques extrêmes au Canada ont entraîné des sinistres assurés d’une valeur de 2,1 milliards de dollars, situant cette année au sixième rang des pertes en une année. Les répercussions des changements climatiques sur les modèles d’affaires dans le secteur des assurances IARD préoccupent de plus en plus les assureurs, car les indemnisations pour des événements météorologiques extrêmes ont plus que doublé d’une décennie à l’autre depuis les années 1980, ce qui a accru considérablement le déficit de protection en cas de catastrophe naturelle du Canada².

Risques liés à la réputation : selon un sondage réalisé en 2022 par Deloitte, près de la moitié des membres des générations Z (48 %) et Y (43 %) ont exercé des pressions plus ou moins grandes sur leurs employeurs pour qu’ils agissent sur le front des facteurs ESG et des changements climatiques³. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières établissent actuellement des exigences de présentation des informations en lien avec les changements climatiques pour les sociétés ouvertes canadiennes, qui auront une grande incidence sur les assureurs, parce qu’ils sont d’importants investisseurs institutionnels au Canada et dans le monde⁴.

Le présent rapport présente des façons d’atténuer de manière proactive ces risques et de gérer les attentes des parties prenantes. Il explore aussi l’incidence importante que les assureurs peuvent avoir sur leur organisation, leurs collectivités et l’économie en se dotant d’une stratégie ESG bien pensée qui tient compte de l’ensemble de la chaîne de valeur de l’assurance et exploite les principaux catalyseurs d’une exécution efficace. Il comporte trois sections :

Relier facteurs ESG, mission et stratégie

La création de valeur passe par l’intégration de la mission, des activités ESG et de la stratégie d’affaires de l’entreprise. La première étape que les assureurs doivent franchir pour établir une stratégie ESG solide qui aura des effets concrets et positifs sur l’environnement, la responsabilité sociale et la gouvernance est de répondre à la question « Pourquoi? ». 

Pour clarifier la réponse à cette question, répondez d’abord aux questions suivantes :

Le fait de se concentrer sur les enjeux ESG importants et de déterminer leurs liens naturels avec les valeurs et la stratégie de votre entreprise peut vous aider à comprendre dans quels domaines vous pouvez vous démarquer et obtenir un avantage concurrentiel.

Occasions à saisir sur l'ensemble de la chaîne de valeur

L’acquisition d’un avantage concurrentiel reposant sur les enjeux ESG (le « Quoi? ») commence par un examen complet de la chaîne de valeur permettant de déterminer les occasions à saisir qui auront une incidence. Les interventions à préconiser au sein de la chaîne de valeur varient d’un assureur à l’autre, mais elles sont toutes liées au « Pourquoi? » (lien avec la mission et la
stratégie), au degré de maturité actuel, à l’avantage concurrentiel visé et au but ultime d'en faire plus. Face aux risques réglementaires, financiers et liés à la réputation, les assureurs accéléreront la cadence, qui devrait rester soutenue au cours des prochaines années.

Chaque entreprise du secteur de l’assurance étant unique, il en va de même pour les approches de bout en bout visant à intégrer ses priorités ESG aux opérations et aux activités dans l’ensemble de sa chaîne de valeur. Certaines ne seront pas en mesure d’intégrer les meilleures pratiques dans toutes leurs activités, mais celles qui parviendront à se démarquer seront également en mesure  d’aller au-delà de la conformité de base et d’adopter une approche ESG globale alignée sur leur stratégie.

Dans notre dernier rapport, nous approfondissons cette réflexion et mettons en évidence comment vous pouvez vous mobiliser pour mettre en œuvre votre stratégie et ce que les assureurs canadiens peuvent faire pour concrétiser leurs objectifs ESG.

¹ Bureau du surintendant des institutions financières, Gestion des risques climatiques, gouvernement du Canada, consulté le 14 mars 2023.

² Bureau d’assurance du Canada, « Severe Weather in 2021 Caused $2.1 Billion in Insured Damage », 18 janvier 2022.

³ Deloitte, Sondage de 2022 de Deloitte mondial auprès de la génération Z et des millénariaux : trouver un équilibre, préconiser le changement (en anglais seulement), Deloitte mondial, mai 2022.

⁴ Autorités canadiennes en valeurs mobilières, « Les autorités en valeurs mobilières du Canada lancent une consultation sur des obligations d’information liée au changement climatique », 18 octobre 2021.