Etude
Banking Trends 2019
2019, la fin de l'euphorie ?
L’année 2018 a été une année difficile pour les banques françaises, qui restent fragilisées par des marges d’intérêt faibles et des charges opérationnelles toujours à un niveau élevé. Pour cette 8e édition des « Banking Trends », nous revenons sur les grands enjeux auxquels le secteur bancaire est confronté : un accroissement de la pression réglementaire, la nécessaire mise en place de nouveaux modèles opérationnels et la lente mais progressive émergence de nouveaux acteurs.
Une année 2018 compliquée pour les banques françaises
L’année 2018 a été marquée par un contexte géopolitique toujours incertain, une croissance économique fragile et la poursuite de l’environnement des taux bas. Pour le secteur bancaire français, cette situation se traduit notamment par un résultat net cumulé en baisse de près de 7 % pour les 5 premiers groupes bancaires. Le quatrième trimestre 2018 est, quant à lui, catastrophique pour le secteur de la banque de marché avec des revenus en recul de 20 à 40 %.
Un accroissement de la pression réglementaire
Si le volet prudentiel semble stabilisé avec l’adoption du package CRR2/CRD5, la pression réglementaire s’accroît sur les autres volets : l’attention du régulateur se focalise désormais sur les risques non financiers, les problématiques de conformité ou le risque climatique.
De nouveaux modèles opérationnels articulés autour de trois axes
La recherche de rentabilité passe par un changement structurel, qui s’organise autour de 3 axes principaux :
- La maîtrise des coûts, une priorité pour l’année 2019, qui se traduit notamment par une robotisation croissante, l’externalisation des fonctions supports, la digitalisation des processus, la mutualisation des moyens et la réduction du nombre d’agences.
- L’optimisation de la rentabilité par la diversification du portefeuille des activités, une cession de ceux qui sont les moins rentables au profit d’un recentrage sur les plus profitables.
- La conquête de nouvelles opportunités avec le développement d’une offre d’outils et de solutions digitaux pour gagner en parts de marché et en valeur. Un vecteur de croissance multidirectionnelle se dessine également sous l’effet de la transformation numérique avec la création de banques digitales, le développement de l’Open Banking et du paiement instantané.
De nouveaux acteurs qui peinent à émerger
- La création de la cryptoéconomie prend du temps. Le lancement de cryptos coins propriétaires et de services crypto, ainsi que l’intégration dans les plates-formes techs témoignent d’une progression qui devrait se poursuivre tout au long de l’année 2019.
- Parallèlement, l’adoption des néobanques va se poursuivre en 2019… mais les Français restent fidèles à leurs institutions financières et leur font confiance, ce qui met ces dernières en pole position pour leur proposer de nouveaux services.
- Enfin, les plateformes TechFin se développent. Les institutions financières défendent énergiquement non seulement le modèle traditionnel, mais aussi explorent et développent des modèles adjacents, par exemple des services non financiers. En Europe, 2019 marque le début d’une lente transition vers ce nouveau modèle TechFin, avec la mise en application de la DSP2 et l’obtention de licences de monnaies électroniques par Google, Facebook et Amazon.
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