deleveraging-europe-2019

Etude

Deleveraging Europe: focus on France

Le marché européen des portefeuilles de prêts a enregistré cette année des chiffres records, avec plus de 200 milliards d'euros négociés en 2018. La contribution du marché français a été décevante mais tous les indicateurs sont au vert : des indicateurs économiques sains, une taille de marché significative, une pression réglementaire et un environnement juridique robuste, ainsi que la mise à l'échelle du service des prêts et l'amélioration de la qualité des données font de la France un marché attractif pour l'investissement dans des actifs en difficulté.

Les principaux points abordés dans l'étude :

Environnement macroénonomique
Malgré un ralentissement récent des perspectives économiques, le marché français a connu une croissance soutenue ces dernières années et un retour de la confiance. Bien que moins touchée que les autres pays par la crise financière mondiale, la France maintient toujours un niveau élevé de dette publique et privée. Les perspectives macroéconomiques sont propices à attirer les investisseurs dans le secteur des actifs en difficulté.
 

Panorama du marché
Avec le deuxième plus grand stock de prêts non performants en Europe et une activité de désendettement émergente, la France est sur le point d’avoir le stock de prêts non performants le plus élevé d’Europe. Alors que les grands groupes bancaires français, qui se partagent 85% du marché, diminuent les volumes de créances non performantes hors de France, le stock d'actifs en difficulté en France a stagné au cours des cinq dernières années.

Couplée aux pressions réglementaires, la rentabilité renforce l’attention portée par les banques sur les stratégies de résolution des prêts non performants. Dans le même temps, les banques en liquidation continuent de réduire progressivement leurs actifs et les petits acteurs tels que les sociétés captives de consommation et les sociétés financières dotées d'actifs en détresse croissants continueront à commercialiser des portefeuilles de petite et moyenne taille.

Environnement juridique et réglementaire
Mise en œuvre d'une réglementation macroprudentielle et de directives de surveillance au sein de l'ensemble du système bancaire, système juridique permettant une résolution efficace des prêts non performants NPL, stabilité politique actuelle... le contexte juridique et réglementaire favorise le marché français des prêts non-performants.

Qualité de l’information
La France éprouve encore des difficultés dans le domaine de la collecte et de la communication d'informations clés sur les prêts NPL, mais des améliorations sont cependant à signaler. Bien que le système bancaire assure une classification cohérente des prêts et une identification des prêts non-performants, les principales mesures relatives à la qualité de l'information n'ont pas été systématiquement mises en œuvre. Mais avec l’augmentation des ventes de NPL, la qualité et le volume des informations mises à la disposition des investisseurs potentiels se sont améliorés.

Infrastructure de service
Malgré des ventes de prêts non-performants historiquement faibles, l'infrastructure de service de la dette est relativement développée, avec la présence de 6 des 10 principaux acteurs européens de la gestion du crédit et de plus de 500 petites entreprises de service. Jusqu'à présent, la plupart des transactions NPL ont été confiées à des acheteurs de dettes locales qui gèrent leurs propres actifs. Quelques fonds internationaux d'actifs en difficulté se lancent encore sur le marché et les grands investisseurs étrangers attendent les premiers signes de croissance du marché.

Deleveraging Europe: focus on France