Point de vue

Améliorer le bien être animal

Article rédigé par Marianne Dupré, Manager dans les équipes Sustainability de Deloitte France

Les Français attendent des engagements clairs en faveur du bien-être animal. En réponse, les acteurs des filières doivent co-construire des solutions réalistes, ambitieuses, viables et à impact durable. Alertés par les vidéos chocs d’ONG, 85 % des Français sont favorables à l’interdiction de l’élevage intensif et du transport d’animaux d’élevage vivants (sondage Ifop - janvier 2022). Enjeu sociétal majeur, le bien-être animal interroge notre éthique, nos valeurs et notre modèle de société. Les impacts sont d'ores et déjà visibles : la montée du flexitarisme, du végétarisme et le succès des protéines végétales. Les filières animales doivent transformer leurs pratiques pour répondre concrètement à ces attentes fortes.

Nos convictions


Afin d’avancer dans le bon sens sur la question du bien-être animal, il faut selon nous  :

  • Mobiliser tous les acteurs de la chaîne de valeur : éleveurs, industriels, distributeurs et instituts techniques, scientifiques et ONG, afin de partager et de confronter la réalité d’aujourd’hui aux exigences de demain ;
  • Accompagner ces acteurs et se positionner en facilitateur neutre afin de les aider à se comprendre et à trouver des terrains d’entente pour progresser à court, moyen et long terme.



  • Une équation complexe


    Deux facteurs clés pour faire progresser le bien-être animal dans les filières :




    Trouver des solutions techniquement et économiquement viables – partagées par tous
    Comment être mieux traitant, à quel surcoût et, payé par qui ? Un industriel doit-il exclure de ses approvisionnements un éleveur qui ne peut mettre une vache 120 jours par an au pré (comme préconisé par les ONGs) faute de terres à proximité des bâtiments ou éloigné de l’abattoir au nom d’une réduction du temps de transport ? Comment limiter la densité d’élevage sans fragiliser ceux n’ayant pas amorti des installations dites « conventionnelles » ?

    Face à ces questions complexes à résoudre, l’échange entre les acteurs est au cœur de notre accompagnement. Technique et économique, il est indispensable pour dépasser les contraintes, rééquilibrer les exigences, définir des cahiers des charges qui poussent à avancer sans créer d’impasses. Le « produire mieux » doit concilier faisabilité technique, rémunérations justes et prix accessibles.




    Suivre des indicateurs de bien-être animal
    Densité, blessures, accès à l’extérieur, conditions de vie : ces critères, déclinés en indicateurs plus ou moins formalisés, varient selon les filières qui créent des outils pour les suivre et les consolider. Levier crucial, ce suivi permet aux donneurs d’ordre de traduire leurs engagements dans leurs cahiers des charges, de mesurer et de valoriser les pratiques d’élevage auprès des consommateurs via un étiquetage spécifique. Ce suivi des indicateurs pourrait également permettre de rémunérer les éleveurs en fonction des progrès réalisés.


    Compréhension, dialogue et collaboration sont, pour nous, la colonne vertébrale du progrès, qui doit englober technique, formation, accompagnement et valorisation des pratiques. Le bien-être des animaux va de pair avec celui des éleveurs qui en prennent soin, nous en sommes persuadés. Et vous ?