Etude

Millennial Survey 2020

Des générations résilientes qui accélèrent les mutations du monde

Chaque année, notre étude « Millennial Survey » explore le regard que portent nos jeunes générations sur le monde qui les entoure et leurs perspectives d’avenir, à travers des thématiques aussi larges que l’environnement, la santé ou encore les évolutions du monde du travail et des entreprises.


Article co-écrit avec Mohamed Lahmoudi, Consultant confirmé, Organization Transformation

Les Millennials – aussi appelés génération Y et génération Z en référence à la période à laquelle ils sont nés – partagent des expériences de vie commune (entrée sur le marché du travail, 1er enfant...), et leurs comportements permettent de comprendre et d’anticiper les évolutions à venir au sein de nos sociétés.

Cette année, notre étude prend la forme de deux enquêtes : une première menée en décembre 2019 (plus de 18 400 répondants venant de 43 pays, dont 800 de France) et une seconde menée au plus fort de la crise de la Covid-19 en mai dernier (plus de 9100 répondants venant de 13 pays, dont 800 de France).

Alors que l’année dernière, notre étude révélait une génération pessimiste et anxieuse, les résultats de cette année soulignent, assez curieusement, que la crise sanitaire ne semble pas avoir exacerbé ces tendances. Plus encore, les résultats de notre deuxième enquête réalisée en mai dernier révèlent que les niveaux de stress des personnes interrogées étaient bien plus bas au pic de la crise sanitaire que quelques mois auparavant.

Alors qu’il est encore tôt pour mesurer les effets à long terme de la crise de la Covid-19 sur les différents aspects de notre quotidien, notre étude annuelle sur les Millennials et les Gen Z 2020 propose de s’intéresser à une jeune génération dont la résilience et la détermination dessineront demain les contours d’une nouvelle normalité.

L’environnement, priorité n°1 pour les générations Y et Z - Comment créer une "meilleure normalité" dans un monde post-pandémique ?


Plus que jamais, l’entreprise est attendue par la nouvelle génération sur la question des transitions environnementales. Elle est appelée à la fois à réduire son empreinte écologique, et à inscrire de forts engagements sociétaux au cœur de sa stratégie. L’entreprise sociétale est une notion qui tend à s’imposer depuis environ 4 ans, déclare, Franck Chéron, Associé Capital humain – Workforce Transformation

 

Les questions liées à la protection de l’environnement se sont ces dernières années fortement imposées partout dans le monde. En France, le sujet environnemental arrive même en tête des préoccupations de la jeune génération et a animé de nombreux débats et mobilisations rassemblant différentes parties prenantes de la société civile. Au cœur de ces mobilisations, la jeune génération s’est montrée particulièrement engagée et a manifesté sa volonté de faire évoluer les mentalités et de mettre en œuvre des actions concrètes pour protéger l’environnement et la biodiversité sur terre.

Ces mobilisations ont été incarnées par plusieurs figures symboliques – militants engagés ayant pour objectif de changer le monde d’aujourd’hui et d’en créer un autre, plus juste et plus durable demain – comme celle de Greta Thunberg (une militante écologiste suédoise engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique).
Paradoxalement, l’arrivée de la crise de la Covid-19 a dessiné un espoir de renouveau. Alors que, de manière aussi soudaine qu’imprévue, la marche du monde s’est ralentie, des signaux ont commencé à passer au vert – réductions des émissions de gaz à effet de serre, amélioration de la qualité de l’air, répit pour bon nombre d’espèces vivantes… Un bénéfice écologique de court terme certes, mais qui redonne espoir en notre capacité à avoir un impact concret sur notre biosphère et inverser la courbe du réchauffement climatique. A la question de savoir si la situation du monde est irréversible, la jeune génération s’est montrée plus optimiste lors de notre deuxième sondage, mené en pleine crise sanitaire mondiale, que lors du premier sondage réalisé quelques mois auparavant.

Toutefois, seuls 30% de cette même génération se montre optimiste par rapport aux efforts menés actuellement et leur capacité à protéger l’environnement, et deux tiers d’entre eux estiment que les entreprises et les pouvoirs publics déprioriseront les initiatives de lutte contre le réchauffement climatique une fois la crise sanitaire passée. Des chiffres qui traduisent le scepticisme de la nouvelle génération face à l’action des entreprises et des pouvoirs publics et qui soulignent l’importance de continuer à mener des efforts à tous les niveaux.

Pourtant, une dynamique de changement est enclenchée au cœur même de notre quotidien. 73% de la jeune génération déclare qu’elle continuera à faire évoluer ses comportements pour limiter les impacts sur l’environnement. Un sens des responsabilités largement souligné lors de notre deuxième enquête où près de deux tiers (66%) des interrogés estiment que la crise sanitaire les a rendus plus engagés vis-à-vis du monde, et qu’ils ont l’intention de s’engager encore davantage une fois les restrictions levées.
 


Bien-être et épanouissement de nos jeunes générations : un équilibre qui reste fragile à l’heure de la crise de la Covid-19

Lors de notre premier sondage conduit en décembre, la moitié de la génération Y et 55% de la génération Z déclaraient être confrontés à un état de stress et d’anxiété « tout le temps » ou « la plupart du temps ».

Si l’on se penche de plus près sur les sujets de préoccupations majeurs de la jeune génération en France, on retrouve en première position leur sécurité financière, suivie de près par le bien-être de leurs familles ainsi que leur travail et opportunités de carrière.

Le bien-être des familles était, lors de notre deuxième sondage réalisé en mai 2020, l’objet d’une préoccupation bien plus importante que lors sondage réalisé quelques mois auparavant (+5pts de progression), en lien bien sûr avec les conséquences sanitaires de la crise de la Covid-19.

Curieusement, et alors que la jeune génération souligne avoir globalement mal vécu la période de confinement, les résultats du sondage de mai 2020 révèle un état d’anxiété légèrement moins important pendant la crise sanitaire, surtout pour la génération Y. Un résultat qui pourrait s’expliquer par l’émergence du télétravail à cette période. 

D’après les résultats de notre étude, la jeune génération est en France généralement moins encline que dans les autres pays à s’accorder du temps en dehors du travail lorsqu’elle ressent du stress ou de l’anxiété. Ainsi, seulement 38% des répondants estiment que le stress est un motif légitime pour s’accorder du temps en dehors du travail, un chiffre en deçà de la moyenne des autres pays interrogés qui s’élève à 50%. Et parmi la génération Y ayant pris du temps en dehors de travail à cause d’un état de stress important, seulement 40% ont communiqué à leur employeur leurs véritables motivations.

 

L’enjeu du bien-être mental, surtout au travail, a encore un long chemin à parcourir, même si notre jeune génération se montre optimiste et estime que le contexte de crise sanitaire que nous vivons pourrait aider à améliorer les choses, déclare, Franck Chéron, Associé Capital humain – Workforce Transformation.


Le travail de demain : vers une nouvelle équation conjuguant engagement sociétal de l’entreprise et transformation des modes de travail

 

Nos entreprises ont-elles su s’adapter aux différentes évolutions de la société, et plus spécifiquement, ont-elles su s’adapter aux aspirations de nos jeunes générations au travail ? Nul doute que l’entreprise est aujourd’hui plus que jamais attendue par notre jeune génération sur une multitude de sujets au cœur de la transformation de notre monde, annonce, Franck Chéron, Associé Capital humain – Workforce Transformation.

 

Phygital* , télétravail, développement d’outils digitaux collaboratifs… alors qu’une multitude d’évolutions ne cessent de bousculer nos entreprises et s’imposent comme des sujets de fond, la transformation des modes de travail est depuis plusieurs années l’un des enjeux phares de la jeune génération, comme en témoignent les éditions précédentes de nos « Millennial Surveys ».

Sur la question du télétravail par exemple, plus des deux tiers des générations Y et Z interrogées lors de notre étude estiment que le télétravail permet de réduire le stress et d’avoir un meilleur équilibre de vie. 62% aimeraient continuer à télétravailler après la crise sanitaire et pouvoir vivre à l’extérieur des grandes villes.

Cela signifie-t-il que le travail de demain se fera à distance ? Restons prudents ! Bien que les sujets de transformation des modes de travail s’imposent aujourd’hui comme des leviers essentiels pour à la fois s’adapter à la crise sanitaire et permettre aux collaborateurs d’avoir un meilleur équilibre de vie, encore faut-il que chaque entreprise accompagne ces évolutions.

En effet, réussir sa transformation nécessite de repenser l’équation entre les différents modes de travail – présentiel, télétravail, tiers-lieux, coworking, nouveaux outils et pratiques de travail… – pour trouver l’équilibre qui convient le mieux à son organisation.

Un bon équilibre permettrait à la fois d’améliorer l’expérience collaborateur, de s’adapter aux impératifs sanitaires et de maintenir le lien social en entreprise, aspect qui reste toujours aussi central pour générer un sentiment d’appartenance, d’engagement et de performance.

Au-delà de la transformation des modes de travail, notre étude souligne une très grande attente des nouvelles générations vis-à-vis des entreprises en matière d’engagement sociétal. En effet, seulement 29% des répondants à notre enquête réalisée en mai 2020 estiment que l’entreprise a un impact positif sur la société, un chiffre qui enregistre une chute conséquente de 10% par rapport à notre enquête initiale réalisée en décembre 2019.

Depuis quelques années, les entreprises accélèrent et multiplient leurs engagements sociétaux, jusqu’à inscrire les sujets de raison d’être au cœur de leurs stratégies, et ce quelles que soient leurs tailles ou leurs industries. Start-ups « Tech For Good », entreprises « à mission »… tout un nouvel écosystème d’entreprises met sa pierre à l’édifice pour contribuer à une meilleure planète, s’adapter aux attentes de nouveaux clients et aux aspirations des collaborateurs.

L’engagement sociétal des entreprises doit se penser aujourd’hui comme une nouvelle réalité où performance économique et impact positif sur le monde ne sont pas nécessairement antinomiques. Plus que jamais, repenser son business model devient un enjeu crucial pour assurer la pérennité de son entreprise dans un monde de plus en plus incertain, ajoute, Franck Chéron, Associé Capital humain – Workforce Transformation.


Conclusion

Luttes pour l’environnement et contre le changement climatique, insécurité financière, santé mentale et bien-être au travail sont autant de sujets de réflexion pour nos jeunes générations cette année.

L’arrivée de la crise de la Covid-19 au printemps dernier a eu un effet paradoxal pour nos jeunes : d’un côté elle a accentué certaines préoccupations, de l’autre elle a dessiné un nouvel espoir, notamment en modifiant la perception des jeunes générations concernant leur capacité à agir positivement sur l’environnement et la société.

Dans notre monde où l’incertitude est devenue le maître mot, les résultats de cette édition « Millennial Survey » 2020 dessinent en creux le portrait d’une jeune génération résiliente et solidaire, ayant à cœur de mettre sa pierre à l’édifice pour construire, aujourd’hui et demain, un monde à son image.

*Phygital : contraction entre les mots “physique” et “digital”, désigne l’apparition et le développement d’approches multicanales pour améliorer l’expérience collaborateur (outils digitaux dédiés, chatbot, espaces de travail innovants, etc.)

Millennial Survey 2020

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Des générations résilientes qui accélèrent les mutations du monde