IHS Markit publiait aujourd’hui ses indices des directeurs des achats mondiaux, qui font état d’une profonde contraction économique dans l’ensemble des économies avancées. Cela n’a rien d’étonnant dans le contexte de l’arrêt complet de l’activité économique; aussi, nous n’avons pas jugé bon d’entrer dans les détails des chiffres catastrophiques. Ces indices sont parmi les indicateurs économiques qui reflètent le mieux la réalité actuelle et qu’il convient de surveiller pour repérer des signes de reprise bien enclenchée. C’est pour cette raison qu’ils ont été intégrés au tableau de bord de la reprise économique de Deloitte. À mesure que l’économie se sortira du repli actuel, il sera plus important que jamais de les surveiller de près.
Les conséquences financières du confinement se répercutent maintenant sur le paiement des loyers. Au Canada, les FPI commerciales indiquent qu’elles n’ont perçu qu’entre 55 et 70 % des paiements en avril. Les paiements de loyers résidentiels semblent avoir connu un recul plus modeste. Quoi qu’il en soit, il est encore tôt. Le soutien financier et les subventions salariales accordées par le gouvernement fédéral ont atténué certaines des difficultés financières chez les locataires, ce qui devrait limiter l’incidence négative sur les paiements de loyer; ce n’est qu’avec le temps que nous pourrons mesurer pleinement les conséquences du confinement.
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé aujourd’hui qu’une somme de plus d’un milliard de dollars sera consacrée à une stratégie de recherche médicale nationale pour la lutte contre la COVID-19, notamment le développement d’un vaccin, la production de traitements et le suivi du virus. Ce nouveau financement s’ajoute à l’investissement de 275 millions de dollars destiné à la recherche sur la COVID-19 et aux contremesures médicales annoncées en mars.
Comme on a pu le constater hier, les gouvernements commencent à évoquer la relance progressive de l’économie.
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a annoncé aujourd’hui son « plan de relance de la Saskatchewan », décrivant les cinq phases de relance de la province.
Phase 1 – 4 mai : levée des restrictions sur certaines pratiques médicales, notamment la dentisterie, l’optométrie et la physiothérapie. Les restrictions sur certaines activités récréatives extérieures à faible risque, comme la navigation et la pêche, seront également levées.
Phase 2 – 19 mai : levée des restrictions sur les commerces de détail et les services personnels qui ont été fermés en vertu de l’état d’urgence de la province. Ces entreprises devront continuer à respecter les règles de distanciation physique et mettre en place des mesures de dépistage si la distanciation physique n’est pas possible.
Phase 3 – date à déterminer : assouplissement des restrictions à l’égard des rassemblements publics à des groupes de 15 personnes, et réouverture des autres services personnels. Les restaurants et services alimentaires peuvent fonctionner à une capacité de 50 %, et les centres de conditionnement, garderies et établissements détenant un permis d’alcool peuvent rouvrir leurs portes.
Phase 4 – date à déterminer : assouplissement des restrictions à l’égard des rassemblements publics à des groupes de 30 personnes. Réouverture des casinos, salles de bingo, allées de curling, piscines, parcs et terrains de jeux municipaux, cinémas, musées et lieux semblables.
Phase 5 – date à déterminer : levée de l’ensemble des restrictions à long terme, sous réserve de la progression de l’endiguement du virus. Parmi les restrictions à long terme, citons le maintien de l’état d’urgence de la province, les limites imposées aux déplacements non essentiels, l’isolement volontaire de 14 jours suivant un voyage international, les restrictions de visite dans les centres de soins de santé, la suspension des classes dans les établissements d’enseignement et les grands rassemblements publics.
Sur le plan international, l’un des pays ayant fait l’objet de beaucoup d’attention est l’Allemagne, dont les efforts visant à tester la population et à limiter les conséquences du virus ont grandement porté leurs fruits. Si les résultats sanitaires sont favorables au fil de l’assouplissement des restrictions, elle pourrait devenir un modèle pour d’autres pays.
Statistique Canada a publié des données obtenues par l’approche participative sur les effets psychologiques de la pandémie de la COVID-19 et du confinement sur les Canadiens. Les résultats ne réservent pas vraiment de surprise, mais quelques chiffres valent la peine d’être soulignés. Au moins 80 % des participants de tous les groupes d’âge ont indiqué qu’ils éprouvaient beaucoup ou énormément d’inquiétude par rapport à l’engorgement du système de santé. De même, la grande majorité des participants ont déclaré s’inquiéter pour la santé des personnes vulnérables. Près de 6 personnes sur 10 âgées de 65 ans et plus ont indiqué qu’elles étaient très ou extrêmement préoccupées par leur état de santé, par rapport à environ 4 jeunes adultes sur 10 âgés de 15 à 34 ans.
En revanche, les plus jeunes participants se souciaient davantage des facteurs de stress social découlant de la pandémie, tels que les tensions familiales attribuables au confinement ou la possibilité de désordre civil. Plus précisément, les participants âgés de 15 à 24 ans étaient plus susceptibles d’indiquer qu’ils étaient très ou extrêmement préoccupés par les tensions découlant du confinement à domicile (41 %), tout comme les adultes de 35 à 44 ans (40 %) qui sont plus susceptibles de vivre avec de jeunes enfants. Par ailleurs, 10 % des femmes et 6 % des hommes ont déclaré craindre la possibilité de violence familiale. Près de la moitié des participants âgés de 15 à 24 ans ont déclaré que la crise de la COVID-19 aurait des répercussions « modérées » ou « majeures » sur leur capacité à respecter leurs obligations financières. Cela se comparait à un taux global de 34 % pour tous les participants. Lorsqu’on les examine ensemble, les sentiments exprimés témoignent de l’importance de continuer à accorder du soutien et de l’attention aux services en santé mentale, aux services sociaux et à l’aide à la famille sur la voie de la relance du Canada. En effet, les problèmes de santé mentale découlant des mesures de confinement pourraient s’avérer un héritage non négligeable de la crise.