Ce fut une journée tranquille sans nouvelle économique importante. La principale nouvelle était le dernier discours du gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, qui termine son mandat à la fin de la semaine. Il affirmait que l’économie canadienne entrait dans une « période d’inconnu » et que le nouveau gouverneur ainsi que le Conseil de direction devront composer avec une « incertitude sans précédent ».
Dans de nombreuses analyses, j’ai insisté sur le fait que le plus grand risque en ce moment est la déflation plutôt que l’inflation. Oui, il y a des incitatifs financiers massifs, mais ils ont été mis en place pour lutter contre les risques d’une dépression. Les commentaires du gouverneur Poloz soutiennent cette perspective. Voici quelques commentaires clés :
« Imaginez que la pandémie crée un cratère déflationniste géant au milieu de l’économie. Il faut des politiques qui semblent inflationnistes pour contrebalancer ce phénomène. »
« Bien qu’une minorité d’observateurs s’inquiètent que ces politiques extrêmes entraîneront une inflation un jour ou l’autre, notre principale préoccupation est le risque de ralentissement et la possibilité d’une déflation. La déflation ne fait pas bon ménage avec la dette actuelle; ce sont les deux éléments principaux des dépressions par le passé. »
Le gouverneur Poloz a géré la politique monétaire de façon très habile pendant son mandat. Je me souviens d’un commentaire qu’il m’avait fait. Il souhaitait qu’on se souvienne de lui comme ayant fait tout ce qu’il avait pu pour soutenir la croissance économique, et je crois qu’il a réussi. Je me souviens lui avoir fait part de mon inquiétude que la faiblesse des taux d’intérêt ait pour effet de créer un important déséquilibre de la dette personnelle. Il a rétorqué en me demandant ce que j’aurais fait avec la politique monétaire si j’avais été à sa place. Compte tenu de la tendance du faible taux de croissance, j’ai dû admettre que j’aurais probablement fait la même chose. M. Poloz a signalé les risques liés à la croissance de la dette et a tenté de rééquilibrer les taux d’intérêt lorsque l’économie s’était redressée, mais il a également défendu l’utilisation de la réglementation immobilière comme une façon plus ciblée de régler le problème de la dette.
Les publications de la semaine incluent : l’indice de confiance des consommateurs aux États-Unis demain, le Livre beige de la Réserve fédérale et les Commandes de biens durables aux États-Unis jeudi, et le PIB canadien du premier trimestre vendredi. Statistique Canada a déjà publié le PIB réel mensuel aux prix de base pour janvier, février et mars. Bien que les comptes nationaux des revenus et des dépenses puissent être différents des données sectorielles mensuelles, ils devraient s’en approcher. Sur cette base, nous prévoyons une contraction annualisée de 10 % de l’économie canadienne pour le premier trimestre. Il devrait y avoir un recul généralisé de toutes les composantes.
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