En raison de la pandémie, l’activité commerciale internationale du Canada a fortement diminué en mars. Les exportations de marchandises canadiennes ont diminué de près de 5 %, tant en valeur qu’en volume. Les importations ont fléchi de 3,5 % (près de 6 % sur le plan du volume). Sur une période de 12 mois, les exportations et les importations ont baissé de près de 10 %. Le déficit commercial du Canada est passé de 894 M$ en février à 1,4 G$ en mars. Si ces chiffres sont peu réjouissants, nous savons que ceux du mois d’avril, qui refléteront les mesures de confinement au Canada et aux États-Unis, le seront encore moins.
Du point de vue sectoriel, le secteur du transport a été frappé durement. Les mesures de confinement ont entraîné des arrêts de production dans le secteur de la fabrication automobile, menant à une chute importante des exportations aussi bien que des importations de véhicules et de pièces. Les exportations de voitures et de camions légers ont diminué de 9,8 % en mars, tandis que les importations ont baissé de 6,2 %. En ce qui a trait aux moteurs et aux pièces, la chute a été plus prononcée : les exportations ont diminué de 28,9 % et les importations, de 23 %.
Les exportations d’énergie ont connu une baisse de 7,4 % en mars. Les exportations de pétrole brut ont diminué de 7,9 %, tant sur le plan des prix que des volumes, en raison de l’affaiblissement de la demande mondiale et des surplus d’approvisionnement. Les exportations de produits pétroliers raffinés ont fléchi de 9,8 %, ce qui est principalement attribuable à une baisse des prix accompagnée d’une augmentation des volumes en mars.
Les exportations mensuelles de services ont reculé de 7,2 %, alors que les importations de services ont baissé de 11,5 %. Gardez à l’esprit que le commerce des services ne représente qu’une petite part du commerce global, mais qui affichait une progression depuis quelques années. Cependant, l’une des caractéristiques marquantes de la présente récession, c’est la mesure dans laquelle les services ont été particulièrement éprouvés par les fermetures.
Dans le contexte de la crise sanitaire et des graves problèmes de disponibilité des fournitures médicales essentielles, il convient de souligner les tendances dans cette catégorie qui, par le passé, a rarement retenu l’attention.
Les exportations d’équipement de protection individuelle ont fléchi de 4,9 % pour atteindre 535 M$ depuis le début de 2020. La baisse des exportations vers les États-Unis (‑25,1 M$) a été atténuée par une hausse des exportations vers la Chine (+7,7 M$). Les importations d’équipement de protection individuelle ont reculé de 1,9 %, atteignant 849 M$ depuis le début de l’année comparativement à 2019. Le portrait pourrait être différent en avril, alors que le gouvernement canadien s’engageait à accélérer l’approvisionnement en équipement de protection individuelle.
Ces résultats sont troublants, car le Canada est une économie axée sur l’exportation. Les données d’avril nous permettront de prendre la pleine mesure des effets du confinement sur la performance commerciale canadienne. Par ailleurs, des rapports de sociétés suggèrent que les volumes de production de pétrole ont encore diminué.
Aux États-Unis, la donnée économique la plus importante est l’indice non manufacturier de l’Institute for Supply Management, qui est le fruit d’une enquête auprès des dirigeants des achats et de l’approvisionnement de plus de 400 sociétés non manufacturières (ou de services) portant sur le mois d’avril. L’indice a baissé de 10,7 points, passant à 41,8. Un indice inférieur à 50 est le signe d’un repli économique. Seulement 2 sous-secteurs de services sur 18 ont connu une certaine croissance : l’administration publique et les finances.