Aucune annonce économique importante n’a été publiée au Canada.
Nous venons tout juste de publier une version révisée de nos prévisions macroéconomiques au Canada; cliquez ici pour consulter le rapport. Ce dernier comprend nos prévisions financières nationales et provinciales. En outre, pour la toute première fois, nous y présentons nos projections sectorielles préliminaires.
Notre scénario de base prévoit que l’économie canadienne connaîtra une réduction de 10,8 % cette année. Après une chute au cours de la première moitié de l’année, la reprise économique devrait commencer au troisième trimestre. Cette prévision est fondée sur la réouverture graduelle de l’économie par les gouvernements provinciaux. Néanmoins, il faut se rappeler que les chiffres de croissance de la deuxième moitié de l’année, qui semblent solides, masquent le fait que l’activité économique a été fortement affaiblie. Je tiens à souligner que la reprise après le déconfinement prendra beaucoup de temps. Notre scénario de base ne prévoit pas que l’activité économique se rétablira à son niveau précédant la COVID-19 avant le troisième trimestre de 2022.
Nos projections sectorielles démontrent l’étendue de l’affaiblissement économique et mettent en lumière les secteurs les plus durement touchés. Par exemple, nous prévoyons que le secteur minier devrait connaître une réduction de 26 % cette année, alors que le secteur du divertissement et des loisirs devrait connaître une réduction de 20 %. Le volume du secteur manufacturier devrait diminuer de 16 %, alors que les ventes au détail devraient diminuer de 15 %. Tous les secteurs vont connaître une reprise, mais selon nos estimations de croissance pour 2021, de nombreux secteurs auront de la difficulté à récupérer leurs pertes.
Par ailleurs, l’OMS a publié aujourd’hui un avertissement pour inciter les pays à redémarrer leurs économies graduellement afin d’atténuer les risques d’une deuxième vague de contamination. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a souligné que les pays risquent de devoir effectuer un reconfinement s’ils ne gèrent pas la transition en faisant preuve d’une extrême prudence et en adoptant une approche par étapes.
Je crois que c’est l’approche qu’adoptent les provinces du Canada, mais mes homologues aux États Unis craignent pour leur part que la réouverture hâtive et mal coordonnée des États augmente le risque d’une deuxième vague de contamination. En fait, de nombreuses prévisions américaines tiennent de plus en plus compte de cette hypothèse. Pour le moment, je considère toujours qu’il s’agit d’un risque pour les perspectives, mais c’est un risque important compte tenu de la forte intégration des économies américaine et canadienne. On pourrait se demander si la mise en garde de l’OMS visait les États Unis.
Le rapport sur l’emploi aux États Unis d’ADP indique que 20,2 millions d’emplois dans le secteur privé ont été perdus en avril. Ce rapport influencera les attentes du marché à l’égard des résultats très attendus de l’enquête sur la population active qui seront publiés vendredi. Avant la publication du rapport d’ADP, les marchés s’attendaient à ce que le taux de chômage atteigne 16 %.
La tension monte entre les États Unis et la Chine alors que l’administration américaine continue d’émettre des commentaires laissant entendre qu’elle songe à punir la Chine pour cette pandémie. Cela mènerait inévitablement à des représailles. Les marchés des capitaux semblent surveiller les déclarations, mais les interpréter surtout comme étant de nouvelles diatribes du gouvernement.
La Commission européenne prévoit une contraction de 7,5 % dans l’Union européenne cette année, et une reprise de 6 % l’an prochain.
L’enquête réalisée par IHS-Markit auprès des directeurs des achats (PMI) en Inde indique une contraction brutale. L’indice PMI pour avril est de 5,4, soit une chute vertigineuse par rapport à 49,3 le mois précédent, et bien en deçà des prévisions de Reuters, qui avait anticipé 40. Le gouvernement indien a imposé le confinement à l’échelle nationale à la fin mars afin de limiter la propagation du coronavirus, et le confinement a été prolongé plusieurs fois depuis. Toutefois, il y a aussi une dimension internationale, car l’interruption de l’activité économique partout dans le monde a entraîné une diminution de la demande pour les services indiens commercialisés.