La journée a été très calme en ce qui a trait aux données économiques. Ni le Canada ni les États-Unis n’ont fait d’annonce économique importante. Sur les marchés des capitaux, la valeur du dollar canadien a augmenté pour atteindre environ 0,74 $ US, un sommet en trois mois. Cette hausse est en partie attribuable au rétablissement graduel des prix du pétrole qui a fait augmenter le prix du pétrole brut du West Texas Intermediate à 36 $ le baril.
L’agitation sociale troublante se poursuit aux États-Unis. Ce n’est généralement pas un sujet que les économistes commentent, mais la situation a actuellement d’importantes répercussions économiques. Premièrement, les manifestations non pacifiques perturberont certaines entreprises qui tentent de rouvrir leurs portes ou de se remettre du ralentissement causé par la pandémie. Deuxièmement, la confiance des consommateurs pourrait être ébranlée. Avec le contexte économique déjà lugubre aux États-Unis, les terribles événements survenus récemment et la tension croissante pourraient nuire encore davantage au sentiment des consommateurs. N’oublions pas que les dépenses personnelles représentent près de 70 % de l’économie américaine. Troisièmement, les manifestants et les agents publics pourraient être incapables de respecter la distanciation physique recommandée par les autorités sanitaires pour contenir la COVID-19, ce qui pourrait accroître le nombre de cas de la maladie et augmenter ainsi le risque d’une deuxième vague. Les risques accrus pour la santé entraînent des risques sur le plan économique. Précisons que les manifestations sont tout à fait légitimes pour bien des raisons, surtout si elles se font de façon pacifique, mais elles peuvent créer des conditions qui nuisent à la reprise économique.
Demain, la Banque du Canada annoncera son taux d’intérêt dans le cadre du mandat du nouveau gouverneur, Tiff Macklem. Nous ne prévoyons pas de changement au taux de financement à un jour. Le communiqué lié à cette annonce et la conférence de presse recevront beaucoup d’attention, car ils signaleront potentiellement des changements d’orientation des politiques sous un nouveau gouverneur. M. Macklem est bien connu des économistes et des investisseurs au Canada. Bien que son style de communication soit moins coloré que celui du gouverneur Poloz, qui adorait faire des analogies créatives et utiliser des métaphores, il est peu probable qu’un changement drastique de politique survienne au cours des prochains mois. La Banque du Canada résistera probablement à l’adoption de taux d’intérêt négatifs. Si d’autres mesures de stimulation sont requises, elle pourrait élargir le programme d’achat de créances actuel. Elle pourrait également effectuer un cadrage prospectif sur l’avenir des taux d’intérêt. Lors de la crise de 2008-2009, la banque a indiqué qu’elle maintiendrait le statu quo pendant de nombreux mois pour déterminer les attentes du marché des capitaux et diminuer le rendement des obligations. Cependant, ce n’est pas le moment de prendre ce type de mesure. Les provinces relancent graduellement leurs économies, et je suspecte que le gouverneur Macklem voudra examiner l’état de ces relances avant de prendre une décision à l’égard des politiques actuelles.