Communiqués de presse
De jeunes Autochtones relatent leurs expériences en lien avec l’accès aux services en santé mentale et proposent des solutions pour améliorer les résultats
Les solutions visant à améliorer les résultats en santé mentale pour les Autochtones doivent venir des communautés autochtones, selon un rapport de Deloitte Canada
Toronto, 5 février 2024 – Une nouvelle étude de Deloitte Canada rend compte des perspectives et des opinions de jeunes leaders des communautés inuit, métisses et des Premières Nations, concernant l’expérience de leur parcours vers la guérison, et formule des recommandations afin de promouvoir la réconciliation grâce à un accès équitable à des systèmes de soutien au mieux-être mental. Le document Brisé l’héritage colonial et tracer de nouvelles voies vers le mieux-être mental constitue le troisième volume de la série Réflexions de jeunes leaders autochtones sur la réconciliation, produite par le Centre pour l’avenir du Canada (CAC) de Deloitte, une initiative conjointe du CAC et de l’organisme Indigenous Youth Roots, auparavant Canadian Roots Exchange.
D’après ce rapport, dans un contexte où les jeunes et les familles autochtones cherchent à se libérer d’héritages historiques de traumatismes, il est crucial que le système canadien de soins en santé mentale réponde mieux aux besoins des communautés inuit, métisses et des Premières Nations. Le rapport fait ressortir la nécessité pour les systèmes de soins de mieux-être mental d’intégrer les méthodes de guérison autochtones et d’accélérer l’accréditation et l’agrément des professionnels autochtones en mieux-être mental.
« Les méthodes de guérison traditionnelles, y compris la pharmacopée liée au territoire, ont sous-tendu le mieux-être mental des peuples autochtones pendant des générations avant d’être perturbées par les forces coloniales. Aujourd’hui, de nombreux jeunes Autochtones constatent que la disponibilité des thérapies culturelles est extrêmement restreinte, observe la docteure Lana Potts, cheffe nationale de la Santé des Autochtones chez Deloitte Canada. C’est pourquoi les solutions visant à améliorer les résultats en matière de mieux-être mental pour les Autochtones doivent venir de leurs communautés et des leaders autochtones du mieux-être mental. »
Les jeunes Autochtones ont livré des points de vue sur des approches en matière de mieux-être mental dirigées par des Autochtones, y compris des programmes de mieux-être spirituel. Des programmes comme les groupes artistiques, les cercles de tambour et les rassemblements sociaux entre pairs favorisent le mieux-être mental des jeunes Autochtones et réduisent la stigmatisation qui entrave leur accès aux services de mieux-être mental. Le mentorat – y compris par des allochtones – et la participation à des activités sportives et de loisir ont des effets positifs confirmés parce qu’ils encouragent les jeunes à explorer leur identité et leur spiritualité et qu’ils renforcent leur socialisation, leur confiance en soi et leur résilience.
Le manque d’accès rapide à un soutien réceptif en mieux-être mental représente aussi un obstacle de taille auquel se heurtent les Autochtones. Par exemple, de jeunes Autochtones ont indiqué que l’accès aux soins dans les communautés rurales et éloignées constituait un empêchement qui pouvait provoquer plus de dommages, voire des pertes de vie. Le problème de la recherche du bon professionnel en santé mentale peut généralement être résolu par le recours au numérique. Or, à la fin de 2021, seulement 43 % des communautés des Premières Nations au Canada avaient accès aux vitesses minimales du service à large bande, comparativement à 91 % des ménages canadiens. Les barrières administratives à l’accès aux soins et la stigmatisation sociale ont des effets dissuasifs sur les Autochtones désireux d’obtenir des soins en mieux-être mental.
Structuré sous forme de quatre parcours vers le mieux-être mental, le rapport présente des recommandations provenant de jeunes Autochtones et de fournisseurs de soins en santé mentale à l’intention des décideurs et des dirigeants des services gouvernementaux, des grandes sociétés canadiennes et des services médicaux afin de promouvoir la réconciliation par un meilleur accès aux services de mieux-être mental. Ces recommandations consistent en ce qui suit :
- Coordonner les efforts, investir dans une société qui va de l’avant en matière d’équité et de sécurité pour tous en donnant priorité à la proximité et à l’accessibilité de services communautaires et hospitaliers de soutien en mieux-être mental pour les communautés autochtones et financer suffisamment l’infrastructure et les services de base.
- Habiliter les Premières Nations, les Inuit et les Métis à atteindre leurs objectifs en matière de mieux-être mental et à se réapproprier leur autonomie afin d’assurer la prestation de soins aux Autochtones en accordant un financement plus substantiel et durable aux services de mieux-être mental et à la recherche sur des pratiques novatrices et les résultats, sous la direction d’Autochtones.
- Améliorer l’offre de services de soins en matière de mieux-être mental et réduire les obstacles à l’accès en encourageant l’accréditation des professionnels autochtones spécialisés en mieux-être mental et en accordant des incitatifs sous forme de bourses d’études et de subventions ciblées.
- Concilier les approches thérapeutiques dans le domaine du mieux-être mental en collaborant avec les nations autochtones et les leaders en santé mentale pour initier les professionnels à la prescription d’interventions thérapeutiques qui sont ancrées dans les traditions autochtones, par exemple des programmes liés au territoire.
Les décideurs, les établissements de soins en santé mentale et les grandes sociétés canadiennes accordent une attention plus grande aux appels à la coordination et à l’amélioration de l’accès à des soins pour tous. Or, les jeunes leaders autochtones attendent encore que des mesures significatives soient prises et que des parties allochtones leur donnent leur appui pour bâtir ensemble un avenir meilleur.
Vous pouvez consulter ici le rapport complet pour prendre connaissance d’autres recommandations exécutables provenant de jeunes leaders autochtones.
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