Board Talk​

Aujourd’hui plus que jamais, la mutation du paysage économique est source d’incertitude mais aussi d’opportunités pour de nombreuses entreprises en Suisse. Du point de vue du conseil d’administration, comment les organisations peuvent-elles relever au mieux les défis stratégiques qui en résultent et se préparer pour l'avenir?

Dans ces interviews, des conseils d’administration de différents secteurs et d'entreprises de tailles diverses de toute la Suisse apportent des réponses à ces questions.

Discours

Chief Product Officer - Legal Tech chez Thompson Reuters et membre du conseil d’administration de Rightmove PLC

Kriti Sharma

« Pour exploiter pleinement le potentiel de l’IA générative, les compétences humaines les plus importantes dont nous avons besoin sont la curiosité, l’imagination et la capacité à poser des questions pertinentes et réfléchies. Les membres du conseil, pour qui poser les bonnes questions n’a plus de secret, sont visionnaires et cette expertise leur donne un avantage naturel lorsqu’il s’agit de tirer le meilleur parti de l’IA générative. »

Membre du conseil d’administration de la société Emch+Berger SA Berne et du Comité de Suisse Tourisme

Thomas Steiner

« Étant donné que l’IA transforme tous les métiers et tous les secteurs, le CA doit définir une stratégie claire pour l’intégrer à tous les niveaux de l’entreprise. Il doit identifier les opportunités offertes par l’IA qui s’alignent sur les objectifs de l’entreprise. Et comme il s’agit d’un véritable «game changer », le CA doit adapter la stratégie de l’entreprise à cette nouvelle réalité. »

Membre du conseil d’administration d’Ethos, vice-présidente du CA de Metron SA et présidente du comité « Corporate Development » du CA de la Sparkasse Schwyz SA

Cornelia Diethelm

« Il est important que l’IA générative ne soit pas assimilée à l’IA ou à une technologie de l’information, mais qu’elle soit considérée comme une pièce importante du puzzle de la transformation numérique. Il ne s’agit pas de donner la priorité à une technologie en particulier, il s’agit de savoir, avant tout, comment l’entreprise peut répondre aux exigences du marché de manière plus efficace. Le simple fait qu’une chose soit possible aujourd’hui grâce à l’IA générative ne signifie pas pour autant qu’elle est pertinente et rentable pour l’entreprise. »

MEMBRE DES CONSEILS D’ADMINISTRATION DES GROUPES ADECCO, HELVETIA ET STRAUMANN AINSI QUE DE SWISSGRID ET DE SWISSPORT

Regula Wallimann

« Pour commencer, il faut savoir que les thèmes liés à la durabilité sont régulièrement inscrits à l’ordre du jour des conseils d’administration. Si le CA définit des objectifs réalistes et ambitieux et en confie clairement la mise en œuvre à la direction, le succès est assuré. Je pense qu’il est préférable de se concentrer sur un petit nombre d’objectifs et, en contrepartie, d’afficher des avancées importantes et concrètes. »

MEMBRE DES CONSEILS D’ADMINISTRATION D’ESG4BOARDS, DE SWISSCLEANTECH ET DE PUSCH – PRAKTISCHER UMWELTSCHUTZ ; PRÉSIDENTE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA CENTRALE THERMIQUE À BOIS D’AUBRUGG

Barbara Dubach

« L’expérience et l’expertise en matière de durabilité à l’échelle du conseil d’administration ont une importance stratégique. Les membres du conseil d’administration doivent posséder des connaissances suffisantes pour exiger de la direction qu’elle se conforme à la stratégie et aux objectifs de durabilité et pour surveiller leur mise en œuvre. »

Professeure en économie et en informatique à la HSLU, membre du conseil d’administration et de surveillance de plusieurs sociétés suisses et autrichiennes et membre de la Commission fédérale de l’électricité

Prof. Dr. Sita Mazumder

« Pour être claire, de même que pour d’autres thèmes, comme les finances, la gestion des risques, les ressources humaines, il n’est pas nécessaire que chaque membre du conseil d’administration soit un spécialiste du numérique, mais je suis convaincue que des connaissances de base et un accompagnement des membres du conseil par des spécialistes constituent la meilleure fondation pour un succès durable. »

Présidente du comité de nomination et de rémunération de la Banque Valiant et membre des conseils d’administration de la Bâloise et de l’APG|SGA

Maya Bundt

« Il est important que le conseil d’administration ne circonscrive pas uniquement les cyberrisques ou les risques numériques au domaine informatique, mais qu’il les considère comme des sujets de premier ordre sur le plan stratégique et pour l’entreprise dans son ensemble. En effet, les grandes décisions stratégiques ont quasiment toujours un impact sur la cyberempreinte de l’entreprise. »

Délégué fédéral à la cybersécurité et directeur du Centre national pour la cybersécurité (NCSC) ; futur directeur de l’Office fédéral de la cybersécurité à compter du 1er janvier 2024.

Florian Schütz

« En principe, toutes les entreprises sont menacées, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité. Toutefois, de nombreuses PME sont confrontées au problème suivant : en raison de leurs moyens financiers et humains restreints, le savoir-faire et l’infrastructure nécessaires en matière de cybersécurité sont très limités, voire inexistants. »

Présidente du comité d’audit de la Banque cantonale de Glaris et membre du conseil d’administration d’Apiax.

Sonja Stirnimann

« L’univers « cyber » a au moins 40 ans. Par rapport à d’autres risques opérationnels, c’est encore un « terrain inconnu » pour de nombreux décideurs. Ce que je constate, c’est que ce sujet tabou actuel perd son caractère effrayant lorsqu’il peut être discuté dans un cadre sécurisé avec des personnes ayant la même vision à l’échelle du conseil d’administration et de la direction. »

Président des conseils d’administration de la Banque cantonale de Genève, du Fonds de compensation AVS/AI/APG (compenswiss), de Varia US Properties, d’Enki Capital, de NID et de Patrimonium Asset Management

Manuel Leuthold

« Je pense que l’objectif à long terme du conseil d’administration est de créer de la valeur pour les actionnaires. Si cet objectif de création de valeur est parfaitement compris, alors il doit inclure toutes les parties prenantes et toutes les autres dimensions capitales sur le long terme. »

Membre du conseil d’administration et du comité de rémunération d’EDAG Engineering Group, de Leonteq, de Medacta et de PolyPeptide

Philippe Weber

« Il est intéressant de constater que des entreprises sont parfois sanctionnées par des représentants d’actionnaires ou les médias lorsqu’elles se montrent spontanément plus transparentes sur les questions de rémunération que ne l’exige la loi ou lorsqu’elles sont plus transparentes que leurs pairs. En matière de transparence, il est important de trouver la bonne mesure. »

Membre du conseil d’administration d’UBS Suisse, de SYNLAB, d’Implenia et de Deutsche Börse

Barbara Lambert

« Avec la rapidité, l’imprévisibilité et l’ampleur des conséquences des évolutions géopolitiques qui ne diminueront pas dans les années à venir, il est nécessaire que le conseil d’administration prenne des décisions tactiques et stratégiques de grande envergure. »

Membre du conseil d’administration de skyguide et de Swiss Innovation Forces

Aldo Schellenberg

« En tant qu’organe de direction stratégique, le conseil d’administration a la responsabilité de suivre activement les évolutions géopolitiques, de mettre en évidence les opportunités et les risques qui en découlent pour son secteur et son entreprise et d’en tirer les conséquences pour sa propre action. »

Directeur du Geneva Centre for Security Policy

Thomas Greminger

« Face à ce nouveau contexte et à ses répercussions, l’économie suisse peut adopter deux approches différentes : se concentrer sur des partenaires économiques sûrs et géopolitiquement proches comme l’Union européenne (qui est déjà son partenaire économique le plus important) ou accroître le nombre et diversifier l’origine de ses partenaires. La diversification est, en effet, un atout fondamental pour limiter l’impact d’un choc. »

Directrice foundation Startfeld

Dr. Cornelia Gut-Villa

« Le CA façonne la culture de l’entreprise et doit donc créer un environnement où les collaborateurs comprennent les valeurs de l’organisation. Tous les collaborateurs doivent être valorisés et les conditions doivent être réunies pour que les idées de la base soient également mieux entendues. »

Chairman OM Pharma et Neuen Zürcher Zeitung (NZZ)

Etienne Jornod

« Le sujet de la stratégie et de l’innovation doit figurer régulièrement à l’ordre du jour, au minimum lors de la Retraite du Conseil (séance annuelle de 2 jours). Mais en fait c’est une question d’attitude quotidienne permanente, en fait de culture d’entreprise ! »

Partenaire GWPartner AG, PCA St. Galler Kantonalbank AG

Prof. Dr. Thomas A. Gutzwiller

« La gestion de l’innovation est une tâche de la direction. Dans le cadre du développement stratégique, le CA doit, de manière générale, garder à l’esprit le thème de l’innovation, aborder les questions fondamentales et identifier les « trous noirs » dans la stratégie qui lui est soumise. »

Contacts

Alessandro Miolo

Associé responsable, Audit & Assurance

amiolo@deloitte.ch +41 58 279 7227 Voir le profil

Michael Grampp

Research Director & Chief Economist

mgrampp@deloitte.ch +41 58 279 6817 Voir le profil

Dennis Brandes

Senior Research Manager

dbrandes@deloitte.ch +41 58 279 6537 Voir le profil

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