Sans surprise, la Banque du Canada laisse ses taux d’intérêt inchangés. Le taux du financement à un jour est maintenu à sa valeur plancher de 0,25 %. Dans son communiqué, la Banque souligne qu’elle poursuit ses programmes d’achat d’actifs (c’est-à-dire d’assouplissement quantitatif). Elle titre son communiqué comme suit : « La Banque du Canada maintiendra le taux directeur au niveau actuel jusqu’à l’atteinte de l’objectif d’inflation ». Autrement dit, la Banque fournit des indications prospectives afin de mieux orienter les attentes à l’égard des taux d’intérêt. Elle affirme essentiellement que les taux n’augmenteront pas tant que les capacités excédentaires de l’économie ne seront pas éliminées. Ce qui, à notre avis, ne se produira qu’à la fin de 2022, peut-être même en 2023. Reconnaissant les risques associés à ces perspectives, la Banque insiste sur le fait qu’elle est prête à accentuer la détente monétaire si cela s’avère nécessaire.
La Banque a également publié son Rapport sur la politique monétaire comportant des prévisions à jour sur l’économie canadienne. Elle reconnaît l’incertitude élevée qui règne et qualifie les prévisions de scénario intermédiaire reposant sur l’hypothèse d’une deuxième vague d’infection. Selon ce scénario, l’économie se contracte de 15 % dans la première moitié de l’année, mais se renforce nettement durant la deuxième moitié, avant d’entreprendre une reprise progressive en 2021. Pour l’ensemble de l’année, l’économie canadienne recule de 7,8 % en 2020, mais enregistre ensuite une croissance de 5,1 % en 2021. En raison de l’affaiblissement économique, le taux d’inflation demeure inférieur au point médian de 2 % fixé par la politique monétaire cette année. L’inflation se rapproche ensuite de la cible à mesure que l’économie se redresse.
Par ailleurs, les ventes du secteur manufacturier au Canada ont augmenté de 10,7 % en mai, ce qui surpasse l’estimation antérieure de Statistique Canada, qui s’établissait à 6,2 %. Excluant l’effet des prix, les volumes de fabrication ont augmenté de 8,8 %. Les ventes étaient en hausse dans 18 des 21 principaux sous-secteurs.
Le marché canadien de l’immobilier continue de se montrer résilient. Les ventes de maisons existantes ont grimpé de 63 % en juin, ce qui signifie qu’elles se situent à seulement 8,5 % en deçà des niveaux préalables à la COVID. Des gains dans les deux chiffres ont été observés dans toutes les provinces. Les ventes ont augmenté davantage que les inscriptions, ce qui se reflète dans la hausse moyenne de 8,1 % des prix comparativement à l’année précédente. Un plus grand nombre de maisons plus coûteuses ont été vendues; aussi, la hausse des prix atteignait un taux modeste de 5,4 % sur une base unitaire. Je ne suis toujours pas convaincu que les marchés immobiliers continueront sur cette lancée; je crois plutôt que le marché ralentira suivant le rebond initial. Je ne m’attends pas à une correction importante, mais la vente et le prix des maisons pourraient reculer à l’automne, alors que les retombées économiques persisteront à mesure que les programmes de soutien sont réduits ou retirés.